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Un différend personnel, des violences, des représailles, des dizaines de morts. Le cycle des violences communautaires a repris en Ethiopie. Vendredi 3 mai, les autorités de la région de Benishangul-Gumuz, dans le nord-ouest du pays, ont affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) que plusieurs dizaines de personnes de la communauté gumuz avaient été tuées lundi lors d’affrontements dans la région voisine avec la communauté amhara. Les violences ont eu lieu dans la localité de Jawi qui se trouve à la frontière entre les deux unités administratives.

« Des missions de recherche se poursuivent pour trouver des victimes et des survivants de l’attaque de lundi, mais je peux confirmer que le bilan se compte en plusieurs dizaines de morts et que plus de 80 personnes ont été blessées dans le massacre. Au moins 90 survivants sont actuellement abrités sur le terrain d’une école locale », a déclaré à l’AFP le responsable de la communication des autorités régionales, Geleta Hailu. Il a expliqué qu’il s’agissait de représailles à des violences au cours desquelles au moins 21 personnes, d’ethnie gumuz et amhara, avaient été tuées samedi et dimanche près de la localité de Dangur, dans l’Etat du Benishangul-Gumuz.

2,35 millions déplacés

Des maisons avaient été brûlées dans ces affrontements, qui avaient été déclenchés par une querelle de personnes, selon les autorités régionales. Le vice-premier ministre éthiopien, Demeke Mekonnen, a dénoncé cette attaque, dans une interview avec l’agence de presse de la région amhara AMMA. « J’appelle les forces de sécurité à jouer leur rôle pour s’assurer que la loi soit respectée. Les forces de sécurité doivent se redéployer rapidement quand des conflits surviennent, semblables à cette tragédie », a-t-il déclaré.

Des violences intercommunautaires aux enjeux le plus souvent territoriaux ont émaillé la première année du mandat du premier ministre réformateur Abiy Ahmed, qui a pris ses fonctions en avril 2018. Selon le Bureau des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA – Office for the Coordination of Humanitarian Affairs), 2,35 millions de personnes étaient déplacées à la fin de 2018 en Ethiopie en raison de ces violences.