Des « gilets jaunes » lors du défilé du 1er-Mai à Paris. / BENJAMIN GIRETTE POUR LE MONDE

Les « gilets jaunes », nombreux dans le cortège syndical du 1er-Mai qui a rassemblé 164 500 personnes en France selon le ministère de l’intérieur, vont tenter samedi 4 mai à l’occasion de leur acte XXV de relancer leur mobilisation.

Depuis l’acte XXII, mi-avril, les chiffres de Beauvau, contestés par les « gilets jaunes », montrent un fléchissement du nombre des manifestants chaque samedi. Le week-end dernier, lors de l’acte XXIV, 23 600 manifestants, dont 2 600 à Paris, ont été recensés en France par les autorités. Le mouvement, démarré il y a près de six mois, comptabilisait de son côté « 60 132 manifestants minimum ».

Pour l’acte XXV, seules quelques centaines de personnes se disaient participantes à chacun des événements relayés sur Facebook partout en France.

A Paris, trois manifestations déclarées ont été autorisées par la préfecture :

  • La première partira de l’hôpital Lariboisière à 13 heures pour rejoindre la place de la Nation.
  • Comme samedi dernier, un tour des sièges des médias, dans les 15e et 16e arrondissements, à l’ouest de la capitale, est également au programme à partir de 13 heures.
  • Le troisième cortège partira à 14 heures de Jussieu (5e arrondissement), jusqu’à la rue de Patay (13e).

Par ailleurs, une « occupation festive » de l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle est prévue à 11 heures pour demander, entre autres, « l’arrêt de la vente d’ADP (Aéroport de Paris) ».

Barbecues anti-Macron

La préfecture de police de Paris a de son côté reconduit son arrêté d’interdiction de manifester sur les Champs-Elysées, et dans un périmètre incluant l’Assemblée Nationale, le palais de l’Elysée, et le secteur de la cathédrale Notre-Dame, touchée mi-avril par un incendie. Le préfet, Didier Lallement, a également interdit deux rassemblements place de la République pour éviter la constitution de « cortèges sauvages ».

Un appel inter-régional à manifester à la Roche-sur-Yon a conduit la préfecture de Vendée à interdire tout rassemblement dans le centre-ville entre midi et 22 heures « face au risque de débordements et de violences ».

Des « gilets jaunes » ont également appelé à « reprendre » les ronds-points qu’ils occupaient au début du mouvement. Des « barbecues anti-Macron » doivent se tenir sur plusieurs d’entre eux, partout en France, à l’initiative du député de la France Insoumise François Ruffin, qui y projettera son film sur le mouvement social, J’veux du soleil. Des appels à manifester ont aussi été lancés dans plusieurs grandes villes de France comme Lyon, Toulouse ou Montpellier.

Ces rassemblements ont lieu trois jours après les heurts entre manifestants et forces de l’ordre dans la fumée des gaz lacrymogènes, à Paris. Ce défilé du 1er-Mai a été notamment marqué par l’irruption de plusieurs dizaines de personnes dans l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, après un mouvement de panique.

Le ministre de l’intérieur Christophe Castaner, sous le feu des critiques après avoir parlé à tort d’une « attaque », a reconnu vendredi qu’il n’aurait pas dû employer ce mot. Les 31 personnes placées en gardes à vue après cet incident et libérées depuis, tiendront une conférence de presse à 16 heures à Paris.

Non, la Pitié-Salpêtrière n’a pas été “attaquée” le 1er-Mai
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