Un manifestant porte un gilet jaune sur lequel est écrit : « Gilet jaune, rouge ou vert, nous aimons tous notre planète bleue », lors d’une manifestation, le 27 avril 2019, à Marseille. / GÉRARD JULIEN / AFP

Des comédiennes comme Juliette Binoche ou Emmanuelle Béart, des écrivains comme Edouard Louis ou Annie Ernaux ainsi que 1 400 autres acteurs du monde de la culture ont apporté samedi 4 mai leur soutien au mouvement des « gilets jaunes ».

Dans une tribune intitulée « Gilets jaunes : Nous ne sommes pas dupes ! », publiée sur le site de Libération, ces comédiens, écrivains, dessinateurs ou scénaristes saluent « un mouvement que le pouvoir cherche à discréditer et réprime sévèrement alors que la violence la plus menaçante est économique et sociale ».

Les signataires de la tribune « réclame[nt] des choses essentielles : une démocratie plus directe, une plus grande justice sociale et fiscale, des mesures radicales face à l’état d’urgence écologique ». « Les “gilets jaunes”, c’est nous », insistent les signataires, qui se déclarent « absolument concernés par cette mobilisation historique ».

La « répression » dénoncée

« Nous voyons bien les ficelles usées à outrance pour discréditer les “gilets jaunes”, décrits comme des antiécologistes, extrémistes, racistes, casseurs… », dénoncent-ils. « La manœuvre ne prend pas, ce récit ne colle pas à la réalité même si médias grand public et porte-parole du gouvernement voudraient bien nous y faire croire », ajoutent-ils.

Les signataires dénoncent également une « répression qui s’aggrave chaque semaine ». « Rien ne justifie la mise en place d’un arsenal législatif dit “anticasseur” qui bafoue nos libertés fondamentales », disent-ils. « Nous continuerons à nous indigner, plus fort, plus souvent, plus ensemble », préviennent les signataires sur la plate-forme Nousnesommespasdupes.fr.

Avant cette pétition, l’académicienne Danièle Sallenave avait elle aussi apporté son soutien au mouvement des « gilets jaunes » dans un court essai intitulé Jojo le gilet jaune (Gallimard) dénonçant le « mépris de classe » dont les « gilets jaunes » font l’objet.

« J’ai éprouvé dès les premières manifestations un élan de sympathie, régulièrement renouvelé par le contraste réjouissant, à la télévision, entre leur assurance un peu maladroite et l’hostilité mal dissimulée des journalistes et de leurs invités », a notamment écrit l’auteure de L’Eglantine et le Muguet.

Gilets jaunes : comment un vêtement banal est devenu un puissant symbole
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