Netflix, à la demande, série

A ceux qui ne connaîtraient pas l’acteur comique (et musicien) australien Chris Lilley, on recommandera de jeter d’abord un coup d’œil aux diverses séries qu’il a créées et interprétées (disponibles en replay sur OCS), où il incarnait, avec un génie transformiste assez rare, aussi bien une jeune écolière folle de son corps qu’un jeune rappeur (noir) sur le déclin, une surveillante de centre de redressement pour jeunes délinquants que des jumeaux révoltants de médiocrité crasse.

Minorités ethniques, handicapés, enfants obèses, mères abusives, animaux maltraités : les sujets délicats y étaient abordés avec une mal-pensance que certains ont trouvée réjouissante, d’autres gênante. Chris Lilley a été notamment critiqué pour avoir osé le « black face » dans Angry Boys (2011), à notre sens la meilleure de ses séries.

Lire la critique d’« Angry Boys »  : Chris Lilley, transformiste de génie

Le propos de l’Australien reste toujours dans une zone de sarcasme hilarant qui, à nos yeux, ne met pas le spectateur mal à l’aise comme le font les films et séries du Britannique Sacha Baron Cohen. Si ce dernier – notamment dans Who is America (2018), disponible sur Canal+ à la demande – piège des personnalités plus ou moins connues de la vie réelle, Chris Lilley demeure dans le domaine du faux documentaire avec personnages fictifs.

Une galerie de personnages grimés

Cette fois-ci, ce sont : une actrice porno à la retraite ; une médium lesbienne pour animaux de riches propriétaires (qui fait subir un réassignement de genre à sa chienne) ; le frère aîné sous-doué d’une famille d’agents immobiliers dont tous les membres masculins ont un postérieur très protubérant ; une étudiante de 2,20 m de taille qui tente de se faire accepter en produisant l’effet contraire ; un adolescent promis à rester ad vitam aeternam dans l’âge bête et ingrat ; un directeur de magasin de vêtements attiré sexuellement par des caisses enregistreuses et des aspirateurs…

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Malheureusement, au moment où Netflix lui offre une diffusion internationale de grande envergure, Chris Lilley propose avec Lunatics la moins bonne de toutes les productions que nous connaissons de lui. Cette nouvelle galerie de personnages grimés, dont certains promettaient leur lot de gondolages, n’est curieusement pas parvenue cette fois à nous faire rire.

Lunatics | Official Trailer [HD] | Netflix
Durée : 02:11

Lunatics, série créée et interprétée par Chris Lilley (Australie, 2019, 10 × 40 min) www.netflix.com/fr/title/80198950