Un cadavre a été retrouvé dans le parc national de la Pendjari, au Bénin, où deux touristes français ont disparu avec leur guide depuis mercredi, selon les autorités béninoises, sans que cela donne de « certitude » sur le sort de ces trois personnes, a affirmé samedi 4 mai une source diplomatique française.

« Les responsables du parc national de la Pendjari ont annoncé la disparition, le mercredi 1er mai, de deux touristes français et de leur guide béninois (...) Un corps a été découvert aujourd’hui. Il n’a pas été identifié. On ne peut en tirer aucune conclusion sur le sort des trois personnes disparues », a déclaré le ministère de l’intérieur béninois dans un communiqué publié samedi soir sur Twitter.

« A ce stade, le corps n’a pas été identifié. Il n’y a pas la moindre certitude que ce soit l’un d’entre eux », a réagi une source diplomatique française, contactée par l’AFP dans la nuit de samedi à dimanche. Selon la chaîne d’information France 24, qui cite des sources mauritaniennes et maliennes, « le chauffeur aurait été retrouvé mort, tué par balles » et « le véhicule qui les transportait est calciné ».

Un îlot de stabilité menacé

Deux touristes français en vacances dans le parc national de la Pendjari, dans le nord du Bénin, ont disparu avec leur guide depuis mercredi près de la frontière avec le Burkina Faso, confronté à une dégradation alarmante de la situation sécuritaire sur son sol. « Personne ne parle d’enlèvement pour l’instant », déclarait vendredi une source sécuritaire au Bénin. Le ministère français des affaires étrangères affirmait samedi qu’il s’y refusait également.

Le Bénin est considéré comme un îlot de stabilité en Afrique de l’Ouest, une région mouvementée, où opèrent de nombreux groupes jihadistes liés à Al-Qaïda et l’Etat islamique. Mais le chaos qui règne depuis 2012 au Mali s’est propagé depuis environ trois ans au Burkina Faso, confronté à une multiplication des attaques jihadistes sur son territoire. La Pendjari, près de la frontière avec le Burkina et à plus de douze heures de route de la capitale économique Cotonou, fait partie des derniers sanctuaires de la vie sauvage en Afrique de l’Ouest.

Selon des experts et sources sécuritaires, le nord des pays côtiers de l’Afrique de l’Ouest, comme le Togo et le Bénin, sont devenus vulnérables ces derniers mois face à la stratégie d’expansion et de multiplication des fronts adoptée par les groupes armés.