Les sociétés dont une famille a une influence notable dans le contrôle de la gouvernance de l’entreprise ont un comportement boursier plus sage. / Richard Gleed/Mode Images / Photononstop

GESTION COLLECTIVE

Dans l’environnement boursier actuel, marqué par une forte volatilité, les actions cotées des entreprises familiales intéressent de plus en plus les investisseurs. Il faut dire que selon Aurélien Taïeb, gérant du fonds MAM Entreprises Familiales chez Meeschaert AM, « elles ont des politiques de gestion à long terme, qui leur permettent de faire preuve de résilience en Bourse, notamment dans les périodes agitées, pour le plus grand bénéfice de leurs actionnaires ».

Par ailleurs, elles sont plus représentées dans les secteurs dits défensifs, « ce qui leur offre une visibilité plus forte de leur activité, avec une moindre sensibilité au cycle économique », ajoute-t-il. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si Euronext a lancé en 2017 le premier indice européen baptisé Family Business, composé de près d’une centaine d’entreprises familiales européennes cotées en Bourse.

Il faut toutefois se mettre d’accord sur ce que l’on entend par société familiale. Les critères utilisés pour la définir peuvent être différents d’un gestionnaire de portefeuille à un autre. Néanmoins, tous s’accordent généralement sur deux points essentiels. Tout d’abord, pris dans son ensemble, la famille se doit d’avoir une influence notable dans le contrôle de la gouvernance de la société.

Prudence dans la conduite des affaires

Ivan Bouillot, gérant actions à la Banque de Luxembourg Investments, fixe par exemple, « à un minimum de 25 %, le seuil de ses droits de vote dans l’entreprise afin de pouvoir peser sur les décisions de gestion ». L’autre critère à prendre en compte est d’ordre patrimonial. Ainsi, Aurélien Taïeb considère que « le montant de la participation de la famille au capital de la société doit représenter l’essentiel de son patrimoine, afin notamment de privilégier une gestion prudente, orientée vers des objectifs à long terme ».

En France, de nombreuses entreprises cotées en Bourse répondent à ces deux critères. Parmi les plus connues, on peut par exemple citer Bonduelle, Kering, L’Oréal, LVMH, Michelin, Bouygues, Pernod Ricard, Seb… Reste à savoir si devenir actionnaire de telles entreprises se révèle un choix payant.

En effet, il faut garder à l’esprit que la plupart des dirigeants de sociétés familiales font généralement preuve de prudence dans la manière de conduire leurs affaires. Ils évitent notamment d’avoir recours à un endettement excessif qui pourrait mettre en péril l’existence d’une structure parfois transmise de génération en génération.

Du coup, on peut légitimement se demander si ce style de gestion ne limite pas leur potentiel de création de valeur. Pourtant, c’est tout le contraire que l’on observe d’après Aurélien Taïeb, « les actions des entreprises familiales ayant montré par le passé leur capacité à surperformer les principaux indices boursiers sur la durée tout en versant des dividendes réguliers à leurs actionnaires ».

Choisir un fonds de conviction

Pour en profiter, les investisseurs tentés de se positionner sur de telles entreprises peuvent le faire en se tournant vers une Sicav ou un FCP actions spécialisé sur cette thématique. Une dizaine de fonds mettant en œuvre ce type de stratégie d’investissement sont actuellement disponibles sur le marché français. Pour mettre toutes les chances de son coté, le mieux est sans doute de choisir un fonds de conviction affichant un solide historique de performance en la matière.

C’est, par exemple, le cas du fonds Oddo BHF Generation sur lequel on possède plus de dix ans de recul sur ses performances. De plus, il est également important que l’équipe de gestion soit capable de sélectionner les valeurs familiales les plus à même de créer de la valeur sur le long terme pour ses actionnaires. A en croire Ivan Bouillot, il n’est pas nécessaire d’aller bien loin pour les chercher. Rien qu’en Europe, l’offre est suffisamment riche pour y faire son marché et diversifier suffisamment le risque encouru. En effet, rien que sur les bourses européennes, « on compte plusieurs centaines de sociétés familiales, notamment en France, en Italie ou en Allemagne », précise Ivan Bouillot.