Des employés de Heetch, à Paris, en septembre 2015. / BERTRAND GUAY / AFP

La start-up de transport entre particuliers Heetch, devenue une plateforme de voiture de transport avec chauffeur (VTC) après avoir été lourdement condamnée en France il y a deux ans, a annoncé, jeudi 8 mai, avoir levé 38 millions de dollars (34 millions d’euros) pour accélérer son développement en France, en Belgique et en Afrique francophone.

« On arrive à convaincre des investisseurs en grossissant sur un marché comme la France, qui est assez concurrentiel, sans dépenser trop d’argent. Je pense qu’on est la seule plateforme qui séduit plus de passagers et de conducteurs sans donner des bonus à tout-va, sans faire des réductions tous les quatre matins », assure à l’AFP Teddy Pellerin, cofondateur de la société.

Les VTC à la conquête d’Abidjan
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Heetch est disponible dans neuf villes françaises et a lancé il y a un an son service à Casablanca, au Maroc, avant de l’étendre à Rabat et à Marrakech notamment. La société indique par ailleurs être en train de finaliser son implantation à Alger. En Afrique, son service est en test à Abidjan, en Côte d’Ivoire, et doit être lancé au Cameroun et au Sénégal d’ici à la fin de l’année 2019, précise-t-il. « Dans ces pays, on est un peu plus cher que le marché des taxis de rue, mais avec un confort et une sécurité supplémentaires », explique M. Pellerin, qui envisage d’étendre son service aux motos-taxis, notamment au Cameroun.

Lourde condamnation

Start-up française lancée en 2013 sur un modèle d’économie du partage à destination des jeunes noctambules, Heetch mettait en relation des conducteurs qui étaient des particuliers avec des passagers pour se déplacer la nuit. Après une lourde condamnation, elle s’est reconvertie début 2017 vers un modèle de VTC plus classique. « Je pense qu’on peut dire que le repositionnement VTC s’est bien passé et on a envie d’aller encore plus loin », indique M. Pellerin.

Heetch avait été reconnu coupable de complicité d’exercice illégal de la profession de taxi, pratique commerciale trompeuse et organisation illégale d’un système de mise en relation de clients avec des chauffeurs non professionnels. Le tribunal correctionnel de Paris avait infligé une amende de 200 000 euros, dont 150 000 euros avec sursis, à la société, et 10 000 euros d’amende, dont la moitié avec sursis, à ses cofondateurs, Teddy Pellerin et Mathieu Jacob.