L’affaire Vincent Lambert va-t-elle connaître son épilogue ou un nouveau feuilleton ? Le docteur Vincent Sanchez, son médecin traitant, a annoncé à la famille de cet homme qui se trouve dans un état végétatif chronique depuis 2008 qu’il allait interrompre les traitements le maintenant en vie la semaine du 20 mai. « Je vous informe que l’arrêt des traitements et la sédation profonde et continue évoquée lors de la procédure collégiale seront initiés au cours de la semaine du 20 mai », écrit le Dr Sanchez dans un courrier envoyé vendredi 10 mai dont l’AFP a obtenu copie.

Le Conseil d’Etat a conclu qu’étaient « réunies les différentes conditions pour que la décision d’arrêter la nutrition et l’hydratation artificielles de M. Vincent Lambert puisse être mise en œuvre », écrit encore le médecin. La plus haute juridiction administrative a jugé, le 24 avril, que la décision d’arrêt des traitements prise le 9 avril 2018 à l’issue d’une procédure collégiale portée par le Dr Sanchez, le chef de l’unité de patients cérébrolésés du CHU de Reims (Marne), était conforme à la loi.

Une « violation du droit international » pour les parents

« Le docteur Sanchez du CHU de Reims vient d’annoncer », vendredi, « à la famille de Vincent Lambert qu’il mettrait sa décision du 9 avril 2018 à exécution la semaine du 20 mai 2019, sans autre précision », ont également indiqué les avocats des parents de Vincent Lambert, opposés à l’arrêt des traitements, Jean Paillot et Jérôme Triomphe, dans un communiqué. A la suite de la décision du Conseil d’Etat, les parents de Vincent Lambert avaient déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) et le Comité international de protection des droits des personnes handicapées de l’ONU (CIDPH).

La CEDH a rejeté cette requête, mais le CIDPH a demandé à la France de suspendre toute décision d’arrêt des soins de Vincent Lambert, dans l’attente d’une instruction sur le fond. La ministre de la santé, Agnès Buzyn, a souligné que la France n’était « pas tenue » de respecter cette demande. « Il n’y a aucune urgence médicale à arrêter l’alimentation et l’hydratation de Vincent Lambert et rien ne justifie une violation aussi éhontée du droit international et des mesures provisoires réclamées par l’ONU », affirment les avocats des parents.