Georginio Wijnaldum, Jordan Henderson et Trent Alexander-Arnold contre Barcelone, le 7 mai 2019. / PHIL NOBLE / REUTERS

Peut-on sortir déçu de l’une des plus belles saisons de son histoire ? C’est la question que devraient ruminer les supporteurs de Liverpool ce dimanche soir, à l’issue d’une dernière journée de Premier League qui va passionner le pays, à partir de 15h00 locales (16h00 en France, à suivre en direct sur LeMonde.fr).

Après un retour extraordinaire en demi-finales face à Barcelone, mardi soir, Liverpool jouera contre Tottenham une nouvelle finale de Ligue des champions, après celle perdue contre le Real Madrid l’an dernier (1-3).

Mais ce qui serait vécu partout ailleurs comme la consécration d’une saison risque de ressembler à un lot de consolation pour les fans des Reds. Car à moins d’un incroyable retournement de situation, les 94 points déjà acquis par Liverpool cette saison en Premier League ne suffiront pas à remporter le titre de champion d’Angleterre, promis à Manchester City en cas de victoire à Brighton. Or, comme l’explique l’ancienne légende de Liverpool Steve Nicol à l’agence de presse Associated Press, pour les Anglais, le titre national devance « de très, très loin » une récompense européenne. Et le dernier de Liverpool remonte à 1990, quand tous les grands clubs du pays ont soulevé le trophée à plusieurs reprises depuis le début du siècle.

La saison presque parfaite des hommes de Jürgen Klopp aurait dû leur valoir le titre de Premier League tous les ans ou presque. Ces 94 points constituent le quatrième total le plus élevé de l’histoire du championnat anglais. Les trois seules équipes à avoir obtenu plus de points à l’issue de la saison sont l’équipe de Chelsea, championne en 2005 (95 points) et celles de Manchester City l’an dernier (100 points) et cette saison (95 points avec un match à jouer).

« Cela pourrait être encore un grand moment de football »

Un mince espoir subsiste du côté d’Anfield, où Liverpool affronte Wolverhampton. Surtout après le miracle de mardi soir en Ligue des champions. « Ça a été une semaine de grands moments de football, a déclaré Jürgen Klopp en conférence de presse. Mais de notre point de vue, cela pourrait être encore un grand moment de football ce week-end : la semaine n’est pas encore terminée. »

Après tout, espérer que Brighton, 17e et dont le maintien est assuré, tienne en échec Manchester City n’est pas forcément plus improbable qu’une victoire par quatre buts d’écart contre un monstre européens en demi-finale retour de la Ligue des champions. Mais sa probabilité est assez faible.

Depuis son dernier titre de champion d’Angleterre, avant la création de la Premier League en 1992, les Reds ont remporté une Ligue des champions (2005), une coupe de l’UEFA (2001), trois coupes nationales (1992, 2001, 2006), quatre coupes de la ligue (1995, 2001, 2003, 2012) et trois Community Shields (1990, 2001, 2006).

En championnat, les Reds ont déjà échoué à quatre reprises à la seconde place. En 2009 et 2014, ils avaient le titre en vue avant de s’effondrer après le Nouvel An, ou lors des dernières journées.

La course en tête

Cette saison, ils ont un temps mené la danse, ont même compté jusqu’à sept points d’avance. Le 3 janvier dernier, lors du match le plus important de la saison, les Reds ont laissé City revenir à quatre longueurs après une défaite 2-1, leur seul revers de la saison. Dans la foulée, entre le 30 janvier et le 3 mars, les hommes de Jürgen Klopp ont concédé quatre matches nuls en six matches et vu les Citizens reprendre la tête du championnat.

Peu importe la série de huit victoires consécutives réalisée depuis, Liverpool semble avoir laissé passer sa chance. City se montre intraitabel et reste sur treize victoires consécutives dont une quasi-miraculeuse contre Leicester, lundi 6 mai. A moins d’une faute professionnelle à Brighton, dimanche, les hommes de Pep Guardiola remporteront un deuxième titre consécutif. Et Liverpool renforcera son statut de loser magnifique de la Premier League.