Rodrigo Duterte en campagne, à Manille, le 11 mai 2019. / NOËL CELIS / AFP

Plus de 61 millions de Philippins ont commencé à voter, lundi 13 mai, pour des élections de mi-mandat qui sont considérées comme un référendum pour le président Rodrigo Duterte. Elles devraient accroître sa mainmise sur le pouvoir face à une opposition en déclin et l’autoriser à mettre en œuvre ses promesses de rétablissement de la peine de mort pour les crimes liés au trafic de drogue et de réforme de la constitution.

Plus de 18 000 mandats parmi lesquels plus de 200 maires et gouverneurs, 245 sièges à la chambre basse du Parlement et dont la moitié des sièges du Sénat sont remis en jeu à l’occasion de ce scrutin.

Craintes de l’opposition

Le Sénat est une institution qui a joué un rôle crucial depuis trois ans pour bloquer certaines des initiatives les plus controversées de l’ancien maire de Davao, la grande ville du Sud. Historiquement, les 24 membres du Sénat philippin, qui sont élus pour six ans, se sont toujours montrés plus indépendants d’esprit que leurs collègues de la chambre basse.

Obtenir la majorité au Sénat faciliterait la tâche du président, qui serait libre de faire ce qu’il veut en matière de sécurité et de réforme constitutionnelle. L’opposition n’a cessé de mettre en garde contre le fait que M. Duterte pourrait abolir la limite constitutionnelle actuelle, qui est d’un mandat unique de six ans pour le président.

Toute réforme constitutionnelle implique non seulement l’accord du Congrès, mais aussi une approbation par référendum. Le rétablissement de la peine de mort et la réforme constitutionnelle ont été sans problème votés par la Chambre des représentants depuis 2016, mais ils se sont heurtés au veto du Sénat.

Elu en 2016, M. Duterte a été la cible de critiques des capitales occidentales en raison de sa politique violente de lutte contre le trafic de drogue et de tirades parfois ordurières. Mais il conserve une très forte popularité dans l’archipel, en raison notamment de son franc-parler, une partie des Philippins continuant de le voir comme un recours crédible face à l’inefficacité prêtée aux élites politiques traditionnelles.