Attention spoilers : cet article est une suite de notre présentation des candidats avant le premier tour (Lire : « Si Game of Thrones était une présidentielle »). Il dévoile des éléments-clés de l’intrigue de la saison 8, et il est fortement préférable d’avoir vu l’épisode 5 avant de le lire. Si ce n’est pas le cas, de toute façon, vous ne comprendrez rien, ou presque. Merci de votre attention.

Le parti targaryen fait toujours partie des grands favoris. Malgré tout. / HBO

Nos meilleurs analystes politiques du royaume de Westeros avaient vu juste : l’épisode 5 de la saison 8 de « Game of Thrones » a consacré deux prétendantes majeures au Trône de fer, issues des familles Targaryen et Stark. Mais les résultats du premier tour sont de nature à créer la surprise, les enseignements du scrutin restant âprement discutés. Le point avant le second tour, qui aura lieu dans la nuit du dimanche au lundi 20 mai, sur HBO et OCS.

Les grands favoris :

  • Le parti targaryen, 29 %

Candidate phare : Daenerys Targaryen

Peut compter sur : Drogon, le dragon ; ce qu’il reste des Unsullied et des Dothrakis ; possiblement Gendry Baratheon.

A contre elle : Ce qui reste de la population de Port-Réal ; les cadres du parti starkiste ; à peu près toutes les grandes maisons et ses ex-conseillers.

Alors que sa victoire semblait évidente, le parti de Daenerys Targaryen, qui avait fait la course en tête, se retrouve déchiré par les dissensions internes. Comme souvent en politique, les désaccords portent autant sur des questions de fond et de tactique (incinérer des civils est-il une bonne manière de les convaincre ?) que sur des combats d’ego.

Vexée par l’attitude désinvolte de Jon qui, non content d’avoir donné des informations confidentielles à ses sœurs, n’embrasse plus avec la fougue des premiers jours, Daenerys a renoncé à son accord électoral qui ferait de lui son corégent. Elle se trouve totalement isolée.

Mais il lui reste un dragon, qui a récemment montré qu’il avait beaucoup de ressources. Et Jon, qui avait retiré sa candidature à la commission d’investiture du parti, ne semble toujours pas souhaiter remplacer Daenerys dans le dernier tournant de la campagne, catastrophique pour le parti. Malgré l’intense travail de lobbying de plusieurs cadres de la majorité, et le fait que la quasi-totalité des huit saisons de la série semblent avoir été écrites pour préparer sa montée sur le Trône de fer, il ne semble toujours pas décidé à tenter sa chance. Peut-être a-t-il en tête ce qui arrive aux personnages de la saga qui embrassent leur destin familial.

  • Le parti starkiste, 37 %

Candidate phare : Arya Stark

Peut compter sur : Le Nord ; Braavos ; les gens qui n’ont pas oublié qu’elle a sauvé l’humanité dans l’épisode 3 ; Aiguille.

A contre elle : A peu près personne.

Allié au parti targaryen, le parti starkiste a accéléré sa sécession lors des derniers épisodes, notamment sous la houlette de Sansa Stark. Mais les manœuvres en coulisses de la reine du Nord n’ont fait que précipiter des désaccords qui étaient déjà en branle au sein du parti starkiste lui-même. La branche Jonienne du parti, qui avait obtenu un accord à l’arrachée pour envoyer les soldats du Nord faire le siège de Port-Réal, est désormais ultraminoritaire.

Mais Sansa Stark a pour l’instant montré peu d’envie de participer à la compétition pour le trône. Sa sœur Arya non plus n’est pas officiellement candidate. Mais elle bénéficie d’une cote de popularité sans égale auprès des seuls électeurs qui comptent vraiment dans un système de monarchie de droit divin télévisuel : les spectateurs.

Les outsiders :

  • Le parti anarcho-fédéraloféodaliste des sept royaumes (PAFF), 9 %

Tirant parti du fait que le Trône de fer n’existe peut-être plus à la fin du cinquième épisode, le PAFF espère voir son rêve se réaliser : Westeros libérée du joug d’un pouvoir central, et le retour à un système politique décentralisé permettant à chaque seigneur de faire comme il l’entend. Son programme prévoit notamment l’enseignement bilingue dothraki-valyrien sur toute la Grande Mer d’herbe, la création d’un Etat souverain de l’Ile-aux-Ours, et la mise en place d’une Chambre des lords fédérale. Son principal soutien est Ser Bronn, qui croit encore qu’il pourra être seigneur de Hautjardin.

  • Le parti du Deus ex machina (PDEX), 7 %

Populaire sur les réseaux sociaux, notamment auprès des internautes ayant juré leurs grands dieux il y a deux ans que ce serait Mélisandre qui prendrait place sur le Trône de fer. Pas de chance, elle est morte. Le PDEX se satisferait maintenant d’à peu près n’importe quelle victoire, du moment qu’elle n’est pas celle d’un des favoris. Sa campagne a été soupçonnée d’avoir bénéficié du soutien d’opérations de désinformation russes.

  • La Faction armée rouge, 6 %

Le parti qui milite envers et contre tout pour le retour d’un(e) Lannister sur le Trône de fer a paradoxalement largement augmenté ses chances en diminuant le nombre de ses candidats. Dernier champion en lice, Tyrion Lannister bénéficie d’une cote de popularité importante, et a prudemment fait part de son désaccord avec les méthodes de Daenerys en public. En réactivant son mariage de convenance avec Sansa Stark, le « meilleur d’entre nous », comme l’a décrit Daenerys, pourrait faire d’une pierre deux coups et rallier les starkistes lassés de suivre Jon et opposés à la montée de la jeune Arya sur le trône.

  • Le rassemblement écologiste du Corbeau aux trois yeux (C3Y), 5 %

A l’issue d’une campagne lunaire, le parti de Bran Stark semble malgré tout pouvoir parvenir à atteindre le seuil lui garantissant le remboursement de ses frais de campagne. Malgré de grandes promesses, son action dans cette saison s’étant limitée à servir d’appât, il est peu probable qu’il puisse sérieusement concurrencer les autres partis.

Poursuivent une campagne perdue d’avance :

L’Union de la fraternité sans bannière (UFB), qui milite pour la restauration du continuum espace-temps entre les livres Game of Thrones et la série télévisée, et propose de donner le pouvoir à la mystérieuse Sœur silencieuse (0, 5 %) ; la Société protectrice de l’âme nordique (SPA), qui mène une campagne symbolique pour que Ghost puisse s’asseoir au pied du Trône de fer (1 %) ; le Parti des morts (« nous sommes la majorité »), qui attend le retour du Roi de la nuit (0,5 %) ; le Rassemblement des spectateurs intermittents (RSI), qui ne sait pas qui soutenir ayant oublié les noms de la plupart des personnages (15 %).