Vendredi 17 mai et samedi 18 mai, sur les terrains de football de Ligue 2 et de Ligue 1, les capitaines et entraîneurs des équipes, de même que les délégués de match et les arbitres « seront invités à porter un brassard aux couleurs de l’arc-en-ciel », symbole LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres), a annoncé, lundi 13 mai, la Ligue de football professionnel (LFP).

Cette initiative, prise à l’occasion de la journée mondiale contre l’homophobie le 17 mai, s’inscrit dans le cadre d’un « plan d’action » pour lutter contre l’homophobie dans les stades, co-élaboré par la Ligue, des associations (SOS homophobie, Foot Ensemble) et PanamBoyz & Girlz United, un club de football parisien « inclusif ». Elle s’accompagnera d’autres mesures plus répressives.

Combattre l’homophobie « c’est trouver et surtout mettre en place un système complet (…) pour éradiquer de manière définitive » l’attitude néfaste « de quelques individus », a déclaré devant la presse Nathalie Boy de la Tour, la présidente de la LFP. Cette dernière avait provoqué, fin mars, une polémique, en évoquant le « folklore » des chants homophobes dans les stades, avant de regretter des propos « mal compris », sur les « habitudes de certains supporters ».

« A un moment (il faut) savoir siffler la fin de la récréation et prononcer des sanctions contre ceux qui continuent de pourrir l’ambiance dans les stades », où l’on entend encore « des pédés ou enculés en permanence », explique Bertrand Lambert, président de PanamBoyz & Girlz United.

En mai, la commission de discipline de la LFP a infligé une amende de 10 000 euros au club de Grenoble (L2) pour une « banderole injurieuse », tandis que Lens (L2) a été sanctionné d’un huis clos partiel avec sursis pour des « chants à caractère homophobe » et 50 000 euros d’amende ferme, un montant record.

« Ces amendes ne tombent pas dans le vide, elles servent à faire un travail de prévention derrière », notamment en finançant des formations à destination des supporters, a fait remarquer M. Lambert.

La Ligue va par ailleurs « mettre en place une fiche de signalement dès la saison prochaine qui permettra à tout spectateur de rapporter un acte ou des insultes discriminantes », qu’ils soient racistes, sexistes ou homophobes, selon Mme Boy de la Tour.

Mi-avril, la ministre des sports, Roxana Maracineanu, avait rappelé que les arbitres avaient également la « possibilité d’interrompre les matches » en cas d’incidents homophobes dans les stades, au même titre que pour des actes racistes.