Casil Europe s’est décidé le mardi 14 mai. Sur les quatre candidats potentiels au rachat de 49,9 % de parts que détiennent les actionnaires chinois dans la société d’exploitation de l’aéroport Toulouse-Blagnac (ATB), ils ont finalement retenu Eiffage. « Nous sommes en négociations exclusives », a confirmé au Monde un porte-parole de Casil Europe (les sociétés Shandong Hi-Speed Group et Friedmann Pacific Asset Management). « Leur projet nous semble intéressant, car il a la capacité à poursuivre et prolonger le nôtre », poursuit-il.

Pour rappel, en avril 2015, l’Etat vendait 49,99 % du capital d’ATB à l’actionnaire privé Casil Europe, qui avait alors mis sur la table 308 millions d’euros. Moins de quatre ans plus tard, le consortium chinois se désengageait, mandatant la banque d’affaires Lazard pour réceptionner les candidatures potentielles. Quatre entreprises avaient finalement déposé une offre : le groupe de BTP et de concessions autoroutières Eiffage, le groupement Vinci Airports – Banque des Territoires (Groupe Caisse des dépôts) – Predica, les banques régionales Caisse d’épargne Midi-Pyrénées et Banque populaire occitane associées à Ardian et aux fonds Mirova (Natixis) et Edeis.

« Cette opération s’inscrit dans la stratégie d’Eiffage visant à diversifier son portefeuille de
concessions, déjà fort de nombreuses participations dans des infrastructures de transport en Europe, ainsi qu’à en allonger la durée
 », explique de son côté Eiffage dans un communiqué :

« Le groupe, fortement implanté de longue date en Occitanie, a déjà coopéré avec les équipes d’ATB sur divers projets. »

Nombreuses étapes

Néanmoins, la finalisation de cet accord de cession est subordonnée à la consultation des
instances représentatives du personnel d’ATB, à celle de la direction générale de l’aviation civile (DGAC) et du gouvernement, rappelle Casil Europe. « Il y a encore de nombreuses étapes qui peuvent prendre plusieurs mois », précise le porte-parole de l’actionnaire chinois.

Cet accord est également suspendu à une autre décision, celle du Conseil d’Etat. Car le 7 mai, l’Etat décidait de se pourvoir en cassation pour contester l’annulation de la procédure
de vente de l’aéroport, décidée mi-avril par la cour administrative d’appel de Paris. Dans son arrêt du 16 avril, la justice avait donné raison aux opposants à la privatisation qui estimaient que la procédure avait été marquée par une irrégularité.