Photo tirée du film de l’Algérienne Mounia Meddour, « Papicha », sélectionné dans la section Un certain regard pour l’édition 2019 du Festival de Cannes. / JOUR2FETE

Parmi la centaine de longs-métrages de l’ensemble des sélections du Festival de Cannes 2019, une petite dizaine d’œuvres sont produites ou tournées en Afrique. Parmi elles, six premiers films, dont trois sont réalisés par des femmes.

Tour d’horizon des temps forts africains de la 72e édition du Festival de Cannes, qui s’ouvre mardi 14 mai et se clôturera le 25 mai.

  • Sélection officielle

Son premier long-métrage de fiction promet d’être l’un des temps forts de cette édition 2019. A 37 ans, la Franco-Sénégalaise Mati Diop présentera Atlantique (la date de sortie en salles n’a pas encore été annoncée), dont elle cosigne le scénario. La réalisatrice est la première femme africaine en lice pour la Palme d’or.

Initialement titré La Prochaine fois, le feu, le film dresse un portrait de la jeunesse de la banlieue de Dakar et évoque les périlleuses odyssées en mer d’ouvriers de Thiaroye, ville côtière en périphérie de la capitale, qui veulent quitter leur pays.

  • Un certain regard

Dans la section Un certain regard, qui révèle souvent de sacrées pépites, deux premiers films de réalisatrices. Papicha, de la Franco-Algérienne Mounia Meddour, se déroule dans les années 1990, en pleine guerre civile algérienne. Il suit le parcours de Nedjma, jeune étudiante algéroise en stylisme qui doit faire face à la montée du conservatisme.

PAPICHA - Official Trailer
Durée : 01:55

Autre long-métrage présenté à Un certain regard : Adam, de la Marocaine Maryam Touzani propose un drame sur la condition des femmes célibataires dans le royaume à travers l’histoire d’Abla, gérante d’un magasin de pâtisseries orientales. Dans le rôle principal, on retrouve l’actrice Lubna Azabal, qui a brillé dans Exils de Tony Gatlif (2004), Incendies de Denis Villeneuve (2011) ou cette année dans Tel Aviv on Fire de Sameh Zabi.

  • Cannes Classics

Le cinéaste et critique tunisien Férid Boughedir sera à l’honneur à Cannes Classics, la programmation des films restaurés. Il présentera son documentaire réalisé en 1983, Caméra d’Afrique (Vingt ans de cinéma africain), dans lequel il revient, grâce à des témoignages et à des extraits de films, sur l’émergence d’un septième art propre au continent pendant la vague de décolonisation.

  • Quinzaine des réalisateurs

Sélection parallèle créée en 1969, la Quinzaine des réalisateurs propose une vingtaine de longs-métrages, dont un film tunisien, Tlamess, d’Ala Eddine Slim. Son film précédent, The Last of Us (2018), avait été primé à la Mostra de Venise en 2016. A la Quinzaine, il présentera l’histoire croisée d’une jeune femme enceinte et d’un soldat qui prend la fuite à l’occasion d’une permission accordée à la suite de la mort de sa mère.

  • Semaine de la critique

Deux premiers longs-métrages africains figurent en compétition à la 58e Semaine de la critique. Dans Abou Leila d’Amin Sidi-Boumédiène, revient, comme Papicha à Un certain regard, sur la décennie noire de la guerre civile algérienne. Il suit le périple de deux amis qui traquent un terroriste dans le désert du Sahara.

Le Marocain Alaa Eddine Aljem a lui aussi choisi le désert comme lieu de tournage d’un film aux allures de parabole. Le Miracle du saint inconnu est centré sur Amine, qui, dix ans après avoir enfoui sa fortune, veut la récupérer. Mais l’endroit où il l’a caché est entre-temps devenu… un lieu de pèlerinage.

  • ACID

A l’ACID – pour Association du cinéma indépendant pour sa diffusion –, dernière-née des sélections parallèles du Festival de Cannes, les deux réalisateurs français Hadrien La Vapeur et Corto Vaclav signent leur premier long-métrage, Kongo. Un documentaire tourné à Brazzaville où l’on suit l’apôtre Médard, un guérisseur qui s’évertue à traiter les victimes de magie noire.