Des soldats français portent les cerceuils de Cédric de Pierrepont et d’Alain Bertoncello durant une cérémonie au Burkina Faso, le 13 mai. / - / AFP

C’est lors d’une cérémonie dans la cour des Invalides en présence du président de la République que la France va rendre un hommage national aux maîtres Cédric de Pierrepont, 33 ans, et Alain Bertoncello, 28 ans, tués en libérant des otages dans le nord du Burkina Faso.

A 10 heures, les cercueils de Cédric de Pierrepont, 33 ans et Alain Bertoncello, 28 ans, recouverts du drapeau tricolore, vont traverser la Seine sur le pont Alexandre III, où « tous ceux qui veulent saluer une dernière fois les militaires pourront venir se recueillir », a précisé le ministère des armées.

Les cercueils et les portraits des deux militaires seront ensuite disposés côte à côte dans la cour d’honneur des Invalides, où le président Emmanuel Macron prononcera une brève allocution, suivie de la sonnerie aux morts et de La Marseillaise.

Une cérémonie d’environ quarante-cinq minutes

Les maîtres Cédric de Pierrepont, 33 ans, et Alain Bertoncello, 28 ans, tués en libérant des otages dans le nord du Burkina Faso. / HO / AFP

Une cérémonie d’honneurs militaires, réservée aux familles et aux proches des deux membres des forces spéciales, a déjà eu lieu lundi après-midi aux Invalides, au cours de laquelle le chef d’état-major de la marine, l’amiral Christophe Prazuck, a présenté ses condoléances aux familles et a décoré les soldats, à titre posthume, de la médaille militaire et de la croix de la valeur militaire.

Mardi, ils recevront aussi, des mains du président français, le titre de chevaliers de la Légion d’honneur. Leurs cercueils seront ensuite portés par leurs camarades des forces spéciales, clôturant une cérémonie d’environ quarante-cinq minutes.

Cette tradition d’hommage citoyen aux soldats tombés au combat, sur le plus beau pont de la capitale française, est relativement récente : elle remonte à 2011, à l’initiative d’associations d’anciens combattants et du gouverneur militaire de Paris. « L’hommage national, c’est essentiel, c’est ce qui accompagne notre travail de deuil et surtout le travail de deuil des familles », a souligné sur la chaîne BFM-TV le colonel Patrik Steiger, porte-parole du chef d’état-major des armées.

Remerciements de Donald Trump

Des soldats français de l’opération « Barkhane » rendent hommage aux deux soldats tués dans le nord du Burkina Faso, le 13 mai. / - / AFP

A Washington, le président Donald Trump a estimé lundi que les Français avaient fait du très bon travail en libérant des otages, dont une Américaine, au Burkina Faso, au prix de la mort de deux commandos de marine. « Les Français ont fait un super boulot. Nous en sommes vraiment reconnaissants », a-t-il dit, en rappelant que les Américains avaient contribué à cette opération en fournissant des renseignements aux Français.

Les obsèques d’Alain Bertoncello auront lieu samedi chez lui à Montagny-les-Lanches en Haute-Savoie « dans l’intimité familiale ». Ceux qui le souhaitent pourront se recueillir devant sa dépouille, à la maison funéraire de la ville d’Annecy. Celles de Cédric de Pierrepont auront lieu mercredi après-midi en l’église de Larmor-Plage, dans le Morbihan.

Refus de polémique

Les compagnes des deux hommes ont confié à la presse la profondeur de leur engagement et de leur détermination. Pour Florence Charton, compagne de Cédric de Pierrepont, « il est mort pour ce qu’il aimait faire, ce dont pour quoi il était fier. Il a fait son job. C’est ce qu’il m’aurait dit », a-t-elle déclaré à TF1.

Léa Latourte, militaire de 26 ans basée à Bordeaux, compagne d’Alain Bertoncello, a déclaré à RTL qu’il « était conscient des dangers encourus et il les affrontait avec réalisme. Si c’était à refaire, il le referait ». Le père d’Alain, Jean-Luc Bertoncello, a également rappelé l’engagement de son fils, qui l’avait conduit jusqu’au prestigieux commando Hubert, élite de l’élite au sein de la marine. « Ils ont fait ce qu’ils avaient à faire, pour lui ça s’est mal terminé mais pour, les autres, ils ont réussi la mission » a-t-il dit.

Aucune de ces deux familles n’est entrée dans la polémique autour du risque pris par les deux touristes – Patrick Picque et Laurent Lassimouillas – enlevés alors qu’ils se trouvaient dans une zone déconseillée par le ministère français des affaires étrangères, dans le nord du Bénin. « On n’entre pas du tout dans cette polémique. Ce qui compte c’est l’ordre qui est donné de les libérer », a de son côté ajouté le colonel Steiger.

Cagnottes

Le commando Hubert, auquel appartenaient les deux soldats, a lancé une cagnotte en ligne intitulée « Cédric et Alain, nos frères d’armes », qui avait recueilli près de 70 000 euros lundi après-midi.

Une autre, à l’initiative d’amis de Cédric de Pierrepont et destinée à sa mère, dans le Morbihan, a été lancée en mémoire de « ce héros qui a fait le sacrifice ultime » et a recueilli plus de 21 000 euros.