Nissan a annoncé, mardi 14 mai, une chute de ses bénéfices annuels, au plus bas en près d’une décennie.

Sur l’exercice 2018-2019, clos à la fin de mars, le constructeur japonais a dégagé un bénéfice net en baisse de 57 % sur un an, à 319 milliards de yens (2,6 milliards d’euros), loin de son objectif initial de 500 milliards de yens (4,1 milliards d’euros). Le résultat net devrait encore chuter de moitié cette année, à 170 milliards de yens (1,4 milliard d’euros), a-t-il prévenu.

Ces résultats témoignent de difficiles mois à venir pour le groupe, fragilisé par la chute de son ancien patron, Carlos Ghosn.

« Assainir la situation héritée du passé »

Le patron de Nissan, Hiroto Saikawa, a reconnu des « résultats médiocres », tout en les mettant sur le compte d’« investissements antérieurs excessifs », en référence à l’ère Ghosn.

« Nous devons assainir la situation héritée du passé et nous assurer d’une croissance solide à travers de nouveaux produits », et non d’une artificielle course aux volumes, a-t-il souligné lors d’une conférence de presse au siège du groupe à Yokohama (banlieue de Tokyo).

Il faut remonter à 2010-2011 pour trouver des profits aussi bas : à l’époque, Nissan se remettait lentement de la crise financière mondiale et venait d’être touché par les effets industriels du séisme et du tsunami qui ont touché le Japon en mars 2011.

Réforme fiscale aux Etats-Unis

Nissan pâtit à présent de l’absence d’un gain exceptionnel lié à la réforme fiscale aux Etats-Unis, qui avait gonflé artificiellement ses comptes en 2017-2018, mais accuse aussi le coup sur un plan strictement opérationnel.

Le bénéfice d’exploitation a glissé de 45 % sur la période sous revue, pour des recettes en repli de 3,2 %, à 11 574 milliards de yens (92,6 milliards d’euros).

Nissan, pionnier de la technologie électrique avec sa citadine Leaf et fabricant des crossovers Rogue, Qashqai et X-Trail, a écoulé 5,5 millions de véhicules, subissant une forte baisse dans son marché phare des Etats-Unis (– 9,3 %) ainsi qu’en Europe (– 15 %), et il ne prévoit pas de rebond en 2019-2020 dans ces deux régions.