Il n’y a jamais eu autant de monde dans les prisons françaises. Le nombre de détenus a atteint un nouveau record, avec 71 828 personnes incarcérées au 1er avril, selon les statistiques mensuelles de l’administration pénitentiaire publiées mardi 14 mai par le ministère de la justice.

Avec 71 828 détenus pour 61 010 places opérationnelles, la densité carcérale s’établit à 117,7 %, sensiblement en hausse par rapport au mois précédent (116,7 %). Elle est même supérieure ou égale à 200 % dans sept établissements pénitentiaires et dépasse les 150 % dans 44 (sur 188 au total). En mars, le nombre de matelas au sol est ainsi de 1 636.

La part des prévenus, c’est-à-dire des détenus qui n’ont pas encore été jugés, concerne toujours près du tiers des personnes incarcérées (29 %). La part des femmes (3,8 % de la population carcérale totale) et celle des mineurs (1 %) restent également stables.

En plus des 71 828 détenus, 12 059 personnes font l’objet d’un placement sous surveillance électronique ou d’un placement à l’extérieur, selon les données de l’administration pénitentiaire.

Création de 7 000 places de prison d’ici 2022

Ces données ont été publiées pour la dernière fois mensuellement : « Les statistiques de la population détenue et écrouée seront désormais publiées de manière trimestrielle », a fait savoir le ministère de la justice à l’Agence France-Presse, précisant que « les prochaines statistiques détaillées seront celles du 1er juillet 2019 ». Elles doivent être publiées fin juillet, selon la direction de l’administration pénitentiaire. « Disposer d’une analyse statistique avec un recul sur plusieurs mois permettra une meilleure lecture de l’évolution de la population carcérale », a justifié le ministère.

Afin de lutter contre cette surpopulation chronique, le gouvernement a prévu dans sa réforme de la justice promulguée le 23 mars de multiplier les alternatives en milieu ouvert, ainsi que la création de 7 000 places de prison d’ici à la fin du quinquennat. La loi redéfinit également l’échelle des peines, en proscrivant l’emprisonnement pour les très courtes peines, tout en garantissant l’application des peines d’emprisonnement de plus d’un an. Ces nouvelles dispositions seront applicables en mars 2020.