De gauche à droite : Tilda Swinton, Selena Gomez, Jim Jarmusch et Chloë Sevigny à Cannes, le 15 mai. / JEAN-PAUL PELISSIER / REUTERS

Après le film d’ouverture de Jim Jarmusch, The Dead Don’t Die, la compétition officielle se poursuit mercredi 15 mai avec deux films attendus : Les Misérables, de Ladj Ly, l’histoire, réelle, d’une bavure policière en Seine-Saint-Denis en 2008, et Bacurau, le film brésilien de Kleber Mendonça Filho et Juliano Dornelles. Les deux cinéastes se sont associés pour raconter l’histoire d’un réalisateur de documentaires qui se rend dans un village situé à l’intérieur du Brésil afin de filmer la vie quotidienne de ses habitants. Un voyage aux allures de western.

Ce mercredi est aussi celui de l’entrée en matière pour la Quinzaine des réalisateurs avec Le Daim, le désopilant film de Quentin Dupieux avec Jean Dujardin, raide dingue de son blouson suédé, et Adèle Haenel en serveuse de bar doucement frappée.

L’actrice, qui défendra trois films cette année sur la Croisette, a d’ailleurs un peu tiqué à la lecture du scénario : « Je le lis, et j’écris à Dupieux que ça ne va pas, qu’il faut changer le personnage. Lui s’énerve : “Si tu ne veux pas faire le film, ne le fais pas.” Finalement, il m’a écoutée, j’ai transformé le personnage. J’ai retiré les “Je t’aime”, les “Tu es trop fort”, les roulages de pelle de la meuf transie. Je crois qu’on est tous les deux contents du résultat. Faut dire que Jean Dujardin était super aidant, tellement investi, au premier degré. »

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Dans un autre genre, la Quinzaine rend hommage aujourd’hui à John Carpenter avec la projection de The Thing et une rencontre publique avec le réalisateur d’Halloween. « En France, je suis un auteur. En Angleterre, je suis un réalisateur de films. Et, aux Etats-Unis, je suis une sorte de clochard », nous explique ce formidable créateur.

Le festival a connu, lundi 13 mai, une première polémique. Alors qu’un hommage doit être rendu à Alain Delon, dimanche 19 mai, avec la remise d’une Palme d’or d’honneur pour l’ensemble de ses films, l’acteur français s’est retrouvé mis en cause dans une pétition virulente venue des Etats-Unis. Le texte dénonce ses propos homophobes, son comportement envers les femmes et ses sympathies pour l’extrême droite. Il a recueilli plus de vingt mille signatures. « Alain Delon a le droit de penser ce qu’il pense », a répliqué le jour même Thierry Frémaux, délégué général du Festival de Cannes, regrettant également que « ce qu’Alain Delon a dit ici et là soit globalisé ». Et d’ajouter : « Il est compliqué de juger avec les lunettes d’aujourd’hui des choses qui se sont passées et dites il y a quelques années. »