Le président français, Emmanuel Macron, rencontre le chef indigène brésilien Raoni Metuktire au Palais de l’Elysée, à Paris, le 16 mai 2019. / POOL / REUTERS

Emmanuel Macron a reçu, jeudi 16 mai, le célèbre chef indien Raoni et l’a assuré du soutien de la France dans son combat pour protéger la biodiversité et les peuples de l’Amazonie, victime d’une déforestation grandissante.

A l’occasion de cette rencontre, l’Elysée a annoncé que la France prévoyait d’accueillir un sommet international des populations autochtones du monde entier, probablement en juin 2020.

Le chef de l’Etat a parlé durant quarante-cinq minutes à l’Elysée avec le cacique Raoni et trois autres chefs amazoniens – Kaïlu, Tapy Yawalapiti et Bemoro Metuktire – qui effectuent un tour d’Europe jusqu’à la fin mai. L’objectif de cette tournée de trois semaines est de lancer un SOS auprès de l’opinion et des dirigeants pour sauver la grande réserve du Xingu, dans le sud de l’Amazonie brésilienne, une réserve de biodiversité de quelque 180 000 kilomètres carrés, soit environ le tiers de la France.

« Je cherche un million d’euros, notamment pour financer des murs végétaux à base de bambou, afin de délimiter la grande réserve du Xingu qui subit des intrusions permanentes de trafiquants de bois et d’animaux, de chercheurs d’or et de braconniers, qui viennent chasser sur nos terres alors que c’est notre supermarché à nous », a expliqué Raoni dans un entretien publié jeudi par Le Parisien.

La déforestation en hausse de 24 %

L’Elysée a fait savoir, à l’issue de l’entretien, que la France allait « soutenir le projet de Raoni » en lien avec « son engagement pour la biodiversité et la présidence du G7 » cette année. Cet engagement, notamment financier, sera annoncé ultérieurement, a précisé la présidence.

La tournée de Raoni intervient après l’arrivée en janvier à la présidence du Brésil, notamment grâce au lobby de l’agroalimentaire, de Jair Bolsonaro, un ancien militaire d’extrême droite qui veut en finir avec ce qu’il appelle « l’activisme écologiste chiite ».

La déforestation, qui avait baissé de manière spectaculaire en Amazonie de 2004 à 2012, est repartie de plus belle en janvier : +24 % par rapport à janvier 2018, d’après l’organisation non gouvernementale Imazon. Même si elle a ensuite baissé en février (-57 %) et mars (-77 %), 268 kilomètres carrés de forêt ont disparu au premier trimestre. Sur les douze derniers mois, la déforestation a progressé de 24 %.

Avec Raoni, Emmanuel Macron a également échangé sur la situation difficile des communautés autochtones au Brésil. « En tant que pays amazonien » avec la Guyane, « la France est naturellement engagée dans la lutte contre la déforestation » et « défend les droits des autochtones, notamment en tant qu’acteurs essentiels de la préservation des forêts et de la biodiversité et par conséquent engagés dans la lutte contre les dérèglements climatiques », avait souligné l’Elysée avant la réunion.