A Montpellier le 15 mai. / PASCAL GUYOT / AFP

« La commune disposait de quatorze panneaux. On a donc été obligé d’acheter en urgence vingt planches de contreplaqué pour un montant de plus de 250 euros. Imaginez ce que ça coûte si vous multipliez ce montant par 500 (nombre de communes dans l’Orne), s’insurge Michel Salmon, maire d’une petite commune du pays d’Alençon en découvrant, mercredi midi, que seules treize affiches ont pour le moment été placardées dans la cour de sa mairie. A l’heure du numérique et de la dématérialisation des données, et alors que tout le monde va recevoir par courrier les professions de foi des candidats, c’est n’importe quoi. »

Comme lui, de nombreux élus sont allés taper en urgence à la porte des magasins de bricolage des environs pour compléter le dispositif électoral qui oblige chaque commune à offrir un espace égal à toutes les listes.

« On a vraiment autre chose à faire »

Pour les aider, la préfète de l’Orne avait pourtant trouvé la parade en piochant dans le code électoral. Le 6 mai, dans un courrier adressé à tous les maires, Chantal Castelnot leur a suggéré cette astuce : « Si votre collectivité ne dispose pas de panneaux ou n’en détient pas en nombre suffisant, des emplacements seront délimités à cet effet sur les murs des bâtiments publics. Cette disposition doit cependant rester exceptionnelle », écrit-elle.

Sur quel bâtiment ? Quel mur ? Quel risque de dégradations ? Sollicités, depuis, par de nombreux maires, les services de l’Etat se sont retrouvés un peu désemparés. « On leur a dit de faire comme ils pouvaient », détaille-t-on au service préfectoral en charge des élections.

A Moussonvilliers, commune rurale de 227 âmes située dans le Perche, le maire a donc sorti les pots de peinture. « On a délimité des emplacements pour chacune des listes sur le mur de l’ancienne mairie, raconte Pascal Houlle. De toute façon, on sait que c’est un peu inutile car toutes les listes ne vont pas venir coller des affiches. Non seulement ça ne va pas faire propre. Mais en plus, on va devoir tout nettoyer. On a vraiment autre chose à faire », estime l’élu.

A La Chapelle-Viel, dans l’est de l’Orne, le maire n’a pas sorti les pinceaux. Mais il a réduit l’espace de tout le monde. « On a partagé les panneaux électoraux en quatre, résume Claude Gouverneur. Chaque liste dispose d’un emplacement de 50 cm de large sur 1,20 mètre de hauteur. » Et tant pis si la plupart des affiches font 60 cm de large…