Si l’organisation séparatiste Euskadi ta Askatasuna (ETA – « Pays basque et liberté ») a annoncé sa dissolution il y a un an, ses anciens chefs politiques présumés sont toujours recherchés par l’Espagne. C’était le cas de José Antonio Urrutikoetxea Bengoetxea, en cavale depuis 2002, mais qui a été arrêté jeudi 16 mai en France, a communiqué le ministère espagnol de l’intérieur.

Plus connu sous le nom de Josu Ternera, l’ancien chef politique d’ETA, a été arrêté « aux premières heures de la matinée aujourd’hui à Sallanches, dans les Alpes françaises », a précisé le ministère dans un communiqué. C’est par sa voix que l’organisation séparatiste avait annoncé, le 3 mai 2018, dans une « déclaration finale » sa dissolution et la fin de toute activité politique.

Au moins 829 morts en une quarantaine d’années

Dans un enregistrement audio publié sur la plate-forme Internet du journal basque Gara, relais privilégié de l’organisation pour ses communiqués, le texte était lu en différentes langues par Josu Ternera et l’« etarra » emprisonnée Marixol Iparragirre. ETA assurait avoir pris cette décision « pour que le processus en faveur de la liberté et de la paix continue à travers d’autres voies. C’est la conséquence logique de la décision adoptée en 2011 d’abandonner la lutte armée ».

Fondée sous la dictature de Francisco Franco, ETA a fait au moins 829 morts dans une campagne d’assassinats et d’attentats à la bombe en Espagne et en France, au nom de l’indépendance d’Euskal Herria, le Pays basque espagnol et français et la Navarre. Décimée par les arrestations de ses chefs, rejetée par la population, l’organisation classée comme terroriste par l’Union européenne avait déjà renoncé à la violence en 2011 et livré ses armes l’année dernière.

Pourquoi la dissolution de l’ETA gêne-t-elle le gouvernement espagnol ?
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