A la veille du 27e samedi de mobilisation des « gilets jaunes », et dans un contexte d’affaiblissement du mouvement, le président de la République, Emmanuel Macron, a jugé, vendredi 17 mai, qu’il avait fait sa « part de travail » pour répondre à cette contestation sociale inédite qui dure depuis six mois.

Le chef de l’Etat, qui était en déplacement à Biarritz, a estimé qu’il avait « apporté des réponses aux Françaises et aux Français sur ce qui avait conduit à ce mouvement », évoquant les mesures annoncées dans le cadre du grand débat, celles du 10 décembre puis lors de la conférence de presse du 25 avril. « Je crois que [pour] celles et ceux qui continuent aujourd’hui [à manifester], il n’y a plus de débouché politique », a-t-il ajouté.

« La démocratie, ça ne se joue pas le samedi après-midi »

A une semaine des élections européennes, le président a aussi appelé « au calme » ceux qui continuent à manifester, les invitant à voter, voire à se présenter aux élections. « C’est beaucoup plus difficile de proposer un projet “pour” que d’être contre tout le reste. On n’avance pas en étant contre », a poursuivi M. Macron.

« Que celles et ceux qui ont une autre vision de ce que doit devenir le pays la dessinent politiquement, lui donnent forme et se présentent aux élections. Mais la démocratie, ça ne se joue pas le samedi après-midi », a-t-il insisté, appelant chacun à « retrouver le cours de sa vie, exprimer ses divergences d’opinion, le faire librement et le faire en particulier dans les temps que prévoit la démocratie, ceux du vote ».

Après deux samedis marqués par un recul de la mobilisation, le noyau dur des « gilets jaunes » entend manifester samedi en France pour un acte XXVII. Des « appels nationaux » ont été lancés pour se rassembler à Reims et Nancy.

Appels nationaux

A Paris, plusieurs rassemblements concurrents sont prévus, dont un au départ de la Défense pour finir à Montmartre. Un autre envisage de défiler sur les Champs-Elysées, mais l’avenue est interdite à la manifestation depuis plusieurs semaines. D’autres rassemblements sont prévus, par exemple à Besançon ou à Saint-Nazaire, où la préfecture a pris un arrêté interdisant la manifestation non déclarée des « gilets jaunes » dans le centre-ville.

Si le 1er Mai a largement rassemblé syndicats et « gilets jaunes », l’acte XXVI, samedi 11 mai, avait réuni 18 600 manifestants en France, selon le décompte officiel contesté par les « gilets jaunes », qui en dénombraient 37 500.

Comment fonctionne l’IGPN, la « police des polices » ?
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