Le président du Parlement hongrois, Laszlo Köver, en avril 2016. / ATTILA KISBENEDEK / AFP

Des propos du président du Parlement hongrois assimilant les homosexuels à des pédophiles ont suscité des réactions scandalisées des milieux d’opposition et des associations LGBTQ.

Membre du Fidesz, le parti conservateur et souverainiste du premier ministre Viktor Orban, le président du Parlement, Laszlo Köver, a estimé, mercredi 15 mai, en parlant des homosexuels, que « d’un point de vue moral, il n’y a pas de différence entre le comportement d’un pédophile et entre celui qui demande l’adoption, car l’enfant est un objet du désir dans les deux cas ».

Ces propos, prononcés lors d’une réunion publique dans le cadre de la campagne pour les élections européennes du 26 mai, ont été jugés révoltants par les élus de l’opposition.

« Criminel politique »

« Il devrait avoir honte et il est président du Parlement ! », s’est indigné Timea Szabo du parti de centre gauche Dialogue. Pour la députée indépendante Bernadett Szel, l’une des principales figures de l’opposition, le Fidesz « a viré à l’extrême droite » et n’a plus « d’inhibitions ». Un autre parti de centre gauche, DK, a prévenu que ses députés ne se lèveront plus pour saluer le président du Parlement qualifié de « criminel politique ».

« Comparer la volonté de devenir parent adoptif à la pédophilie ne blesse pas seulement les parents LGTBQ, mais tous les parents adoptifs », a observé la principale association hongroise défendant les personnes homosexuelles, bisexuelles et transsexuelles.

Le gouvernement hongrois de Viktor Orban dit défendre la « famille traditionnelle » et s’oppose au mariage entre personnes du même sexe au nom des « valeurs chrétiennes » de la société auxquelles fait référence la Constitution hongroise révisée en 2011 par la majorité conservatrice de Viktor Orban.