Les salariés de l’usine d’Ascoval, le 19 décembre 2018 à Saint-Saulve (Nord). / FRANCOIS LO PRESTI / AFP

En difficulté financière et proche de la faillite, le groupe britannique British Steel, qui a été désigné comme repreneur de l’aciérie d’Ascoval à Saint-Saulve (Nord), affirme avoir reçu de l’argent frais. Dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse, vendredi 17 mai, le groupe de sidérurgie annonce avoir désormais les liquidités nécessaires pour poursuivre son activité en attendant de trouver une « solution durable » à ses difficultés financières.

British Steel précise avoir reçu le soutien de ses actionnaires et créanciers, ajoutant que « les activités se poursuivent normalement ». En début de semaine, le groupe, deuxième sidérurgiste du pays fort de 5 000 employés, avait reconnu traverser une mauvaise passe et être à court de liquidités, en particulier en raison de l’impact des incertitudes du Brexit sur son activité. « Le problème ne se situe pas au niveau de British Steel, qui gagne de l’argent, mais au niveau de la holding, expliquait Paul McBean, président des syndicalistes de British Steel. Il y a besoin de 75 à 100 millions de livres (86 à 115 millions d’euros) pour continuer les activités. »

Déblocage des fonds

La presse britannique avait même révélé que British Steel était au bord de la faillite et qu’il négociait avec le gouvernement un plan de sauvetage. Ces annonces ont ravivé l’inquiétude des 270 salariés de l’usine d’Ascoval, qui avaient déjà dû subir le désistement d’un premier repreneur, le groupe franco-belge Altifort.

Mais British Steel et le gouvernement français se sont montrés rassurants pour la suite. « Les discussions n’ont pas d’impact sur la volonté du groupe de se porter repreneur de l’aciérie Ascoval de Saint-Saulve », expliquait ainsi le groupe britannique dans un communiqué. « British Steel tiendra ses engagements, l’Etat français tiendra ses engagements vis-à-vis d’Ascoval, et la reprise d’Ascoval par British Steel se fera », a insisté le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, mercredi lors des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.

Ce dernier a précisé qu’il avait « décidé [mercredi] le déblocage des 15 millions d’euros de prêt pour Ascoval » et que « British Steel a débloqué aujourd’hui les 5 millions d’euros qu’il s’était engagé à débloquer également ». De son côté, l’Autorité française de la concurrence a fait savoir vendredi avoir accordé son feu vert à la reprise d’Ascoval par British Steel, n’ayant « pas identifié de problèmes de concurrence susceptibles de survenir à l’issue de l’opération », en raison de « chevauchements d’activités (...) limités » entre les deux groupes.