L’entraîneur de Monaco Leornardo Jardim a été remercié en octobre 2018, avant d’être rappelé trois mois et demi plus tard. / PASCAL GUYOT / AFP

Cette saison, un visage a incarné plus que tout autre la fameuse « valse des entraîneurs ». Celui d’Antoine Kombouaré, à la tête de Guingamp en début de saison avant d’être débarqué en raison des résultats catastrophiques du club breton - officiellement relégué en Ligue 2 la semaine dernière - et qui a trouvé un point de chute à Dijon, 19e du classement, qui jouera sa survie lors des deux dernières journées du championnat de Ligue 1.

Le très mauvais début de saison du club bourguignon en Ligue 1 avait en effet eu raison d’Olivier Dall’Oglio : l’entraîneur avait été limogé par le DFCO après un mandat d’une longévité exceptionnelle de plus de six saisons, marqué par un retour en première division en 2016. Mais son remplacement par Antoine Kombouaré n’aura pas eu les effets escomptés.

Jardim-Henry-Jardim...

Cette saison, huit entraîneurs ont été démis de leurs fonctions en Ligue 1, avec un impact sur les résultats de leur équipe pour le moins contrasté.

Miguel Cardoso (Nantes) a été le premier entraîneur à faire ses valises, dès la 7e journée, tout début octobre 2018. Il a été remplacé par Vahid Haliodzic qui a permis à Nantes de se maintenir dans le milieu de classement, au cours d’une saison très particulière pour le club marquée par la disparition d’Emiliano Sala. Grand consommateur d’entraîneurs, le président du FC Nantes Kita a ainsi connu avec Halilhodzic son 13e technicien en 11 ans.

Mais le changement de coach le plus médiatisé, et le plus improbable, a sans conteste eu lieu du côté de Monaco. Leonardo Jardim, démis de ses fonctions le 11 octobre, est remplacé par Thierry Henry qui débute alors sa carrière d’entraîneur principal.

L’ancienne gloire des Bleus et d’Arsenal ne parvient pas à redresser l’équipe et Jardim retrouve son poste seulement trois mois et demi après l’avoir quitté. Après une courte embellie, le club de la Principauté est retombé dans ses travers et jouera le maintien jusqu’à l’ultime journée.

Sabri Lamouchi, entraîneur de Rennes, a de son côté payé le mauvais début de saison de son équipe, ainsi que ses relations compliquées avec le directeur sportif Olivier Létang et Hatem Ben Arfa, le joueur vedette de l’équipe bretonne.

Il est débarqué en fin d’année 2018 alors que son club est 14e de Ligue 1 avec quatre victoires, cinq nuls et six défaites. Il sera remplacé par Julian Stéphan, véritable révélation de la saison.

Un été qui s’annonce agité

Avec lui, le club breton va vivre une épopée en Ligue Europa (éliminé en huitièmes de finale par Arsenal) et surtout remporter la Coupe de France face au PSG, offrant à Rennes son premier trophée depuis 1971.

La situation est toutefois plus compliquée en championnat où le club occupe la 12e place du classement. Les propos d’Hatem Ben Arfa le 12 mai après une énième contre-performance face à Guingamp (1-1) laisse augurer d’un été agité et Julien Stéphan n’a pas manqué de mettre la pression à ses dirigeants.

Bordeaux a également connu une saison agitée, sur le terrain comme en coulisses. Le Brésilien Ricardo a d’abord remplacé Gustavo Poyet en septembre. Il ne tiendra que cinq mois, fragilisé par la triste 13e place de son équipe. Un court intérim sera assuré par Eric Bedouet avant que le Portugais Paulo Sousa ne soit finalement nommé en mars.

Un changement qui ne porte pas ses fruits, les Girondins occupant actuellement la 14e place du championnat. Paulo Sousa devrait toutefois être reconduit à la tête du club girondin, qui a été vendu en novembre au fonds américain General American Capital Partners après 20 ans de gouvernance de M6.

A Caen, enfin, la situation a été plus particulière. Fabien Mercadal a conservé son poste d’entraîneur, mais il a tout de même reçu le renfort de Rolland Courbis, nommé le 21 février dans un rôle de conseiller/mentor.

Depuis le début du XXIe siècle, seules deux saisons de Ligue 1 se sont achevées avec plus de dix changements d’entraîneurs : 13 en 2015-2016 et 12 en 2004-2005.

La saison 2018-2019 n’a pas atteint ce niveau. L’été devrait toutefois être agité et voir plusieurs clubs changer d’entraîneurs. Bruno Génésio a annoncé son départ de Lyon et Rudi Garcia (Marseille), sur un siège éjectable une bonne partie de la saison, devrait l’imiter.