L’OL a remporté la Ligue des champions pour la quatrième fois d’affilée, samedi 18 mai, contre le FC Barcelone. / TOBIAS SCHWARZ / AFP

Jamais rassasié, Lyon a renversé, samedi, Barcelone (4-1), trop tendre face à l’étincelante Ballon d’or Ada Hegerberg et à Dzsenifer Marozsán qui, dans sa ville natale de Budapest, a porté l’OL vers un quatrième sacre consécutif en Ligue des champions féminine.

Les « Fenottes » n’ont eu besoin que d’une période, la première, pour plier la rencontre et signer un score fleuve, avec un triplé de l’attaquante norvégienne (14e, 19e, 30e) et un but de la milieu allemande née en Hongrie (5e). « L’appétit vient en mangeant, on gagne des titres et on a encore envie d’en gagner, c’est ce qui nous fait avancer », avait lancé la veille l’entraîneur Reynald Pedros, à la tête d’une équipe qui compte désormais six Coupes d’Europe depuis le premier sacre en 2011.

D’entrée, ses joueuses ont montré qu’elles avaient les crocs, perçant à quatre reprises en trente minutes une défense espagnole qui n’avait plus encaissé le moindre but depuis septembre et son seizième de finale aller.

Le suspense, dès lors, est apparu bien faible pour les quelque 20.000 spectateurs du stade Ferencvaros, majoritairement des locaux qui n’avaient d’yeux que pour Marozsán, l’enfant de Budapest, fêtée par une acclamation avant le coup d’envoi.

La N.10 de Lyon, incertaine en début de semaine, a fait mieux que tenir son rang et assumer son statut, débloquant la partie rapidement sur un centre de la néerlandaise Shanice van de Sanden, préférée à la jeune internationale française Delphine Cascarino sur l’aile droite.
La star locale, qui a quitté la Hongrie à 4 ans pour suivre son père footballeur en Allemagne, a pu longuement savourer l’ovation du public, dans les bras de ses partenaires et notamment de sa capitaine Wendie Renard, heureuse de voir la situation se débloquer si rapidement.

Le récital d’Ada Hegerberg

Affronter une défense de fer comme celle du Barça, invincible depuis de longs mois en Coupe d’Europe, « est un challenge supplémentaire », avait exposé vendredi la défenseure martiniquaise, impeccable en Hongrie. « Dès les premières minutes il faudra démarrer le match très fort, faire mal, et à la première occasion, essayer de la mettre au bout »: son plan, affiché face à la presse, a été mis parfaitement à exécution, sous la baguette d’une Hegerberg en feu.

Sous le soleil de Budapest, la Norvégienne de 23 ans a fait briller son Ballon d’or avec virtuosité, alliant gestes techniques et efficacité diabolique. Seize minutes lui ont suffi pour réaliser un « hat-trick » (trois buts consécutifs), sur des passes successives de van de Sanden (14e), Amel Majri (19e) et Lucy Bronze (30e).

Soutenues par environ 400 personnes -- leurs proches et des membres des groupes de supporters OL Ang’Elles et Kop Fenottes 69 --, les Lyonnaises n’ont plus eu qu’à dérouler leur jeu, continuant d’attaquer sans être véritablement inquiétées.

Les Bleues de l’OL en pleine confiance avant le Mondial

La partie aurait pu prendre un tout autre visage si l’attaquante anglaise du Barça Toni Duggan avait cadré sa frappe (4e) ou si Alexia Putellas avait converti sa tête juste avant la pause (45e). Mais les Barcelonaises ont été trop peu dangereuses jusqu’à la réduction du score de la remuante remplaçante Asisat Oshoala qui a sauvé l’honneur dans les dernières secondes (89e).

Mais il y avait de toute façon une classe d’écart entre les Lyonnaises, reines incontestées du continent depuis 2016, et les Espagnoles qui disputaient leur première finale européenne, quatre ans après la professionnalisation du club.

A trois semaines du Mondial (7 juin-7 juillet) en France, le fort contingent de Bleues qui constellent l’effectif XXL de Lyon a fait le plein de confiance. La bande de Renard, Bouhaddi, Mbock Bathy, Majri, Cascarino, Henry et Le Sommer rejoindra Clairefontaine mardi pour retrouver le reste de la sélection. Avec des médailles plein les poches et un rêve: offrir à la France sa première breloque mondiale.