« Je m’engage, par toutes mes actions, à protéger la souveraineté et l’indépendance de l’Ukraine, à veiller au bien-être de la patrie et du peuple ukrainien, à défendre les droits et libertés des citoyens, à respecter la Constitution et les lois de l’Ukraine, à remplir mes devoirs dans l’intérêt de tous mes compatriotes, à élever l’autorité de l’Ukraine dans le monde », a déclaré, lundi 20 mai,  Volodymyr Zelensky. / VALENTYN OGIRENKO / REUTERS

Un mois après sa victoire écrasante face au président sortant Petro Porochenko, Volodymyr Zelensky a été investi lundi chef de l’Etat d’Ukraine. Agé de 41 ans, le plus jeune président de l’Ukraine postsoviétique est arrivé à pied au Parlement de son domicile proche, saluant la foule massée sur l’itinéraire, pour prêter serment.

« Je m’engage, par toutes mes actions, à protéger la souveraineté et l’indépendance de l’Ukraine, à veiller au bien-être de la patrie et du peuple ukrainien, à défendre les droits et libertés des citoyens, à respecter la Constitution et les lois de l’Ukraine, à remplir mes devoirs dans l’intérêt de tous mes compatriotes, à élever l’autorité de l’Ukraine dans le monde », a déclaré Volodymyr Zelensky, en costume sombre, une main posée sur la Constitution de ce pays indépendant depuis 1991.

Saut dans l’inconnu

Dans une adresse à la nation, il a annoncé la dissolution du Parlement, qui lui est largement hostile, convoquant des élections législatives anticipées sans attendre le scrutin prévu en octobre. « Je dissous le Parlement », a-t-il déclaré devant les députés et délégations internationales réunies dans l’hémicycle, malgré les incertitudes juridiques qui persistent sur sa capacité à lancer ce processus très encadré. Il espère obtenir une majorité dans une Assemblée aujourd’hui dominée par les partisans de son prédécesseur, Petro Porochenko. Son parti, Serviteur du peuple, nouvellement créé, n’a aucun représentant au Parlement.

Les députés ukrainiens devraient tenter de s’opposer à cette dissolution, ouvrant la voie à une bataille constitutionnelle que M. Zelensky n’est pas certain de remporter : la Constitution prévoit en effet que ce soit le président du Parlement qui constate l’absence d’une coalition fonctionnelle pour gouverner, permettant alors au chef de l’Etat de dissoudre la Chambre. Or cette étape n’a pas encore eu lieu.

M. Zelensky a précisé que sa première mission serait de parvenir à un cessez-le-feu dans l’est du pays où se poursuivent les affrontements avec les séparatistes prorusses qui ont fait quelque treize mille morts. Il a précisé que la reprise du dialogue avec la Russie ne pourra avoir lieu qu’après la restitution des territoires ukrainiens et la libération des prisonniers de guerre.