Manifestation à Khartoum, le 19 mai 2019, pour une transition politique vers la démocratie. / ASHRAF SHAZLY/AFP

L’Arabie saoudite a annoncé, dimanche 19 mai, avoir déposé 250 millions de dollars à la Banque centrale du Soudan pour soutenir ce pays engagé dans une transition difficile après la destitution du président Omar Al-Bachir.

« Le ministère des finances a déposé 937,5 millions de riyals saoudiens [224 millions d’euros] à la Banque centrale du Soudan », a indiqué un communiqué officiel.

Ce dépôt s’inscrit dans le cadre de l’aide conjointe de 3 milliards de dollars (2,68 milliards de d’euros (annoncée le 21 avril par les Emirats arabes unis et l’Arabie saoudite. Dès la fin avril, la Banque centrale avait reçu 250 millions de dollars (224 millions d’euros) de la part des Emirats arabes unis.

En plus de ces 500 millions de dollars versés à la Banque centrale, 2,5 milliards de dollars devraient être débloqués pour financer les besoins du peuple soudanais en produits alimentaires, médicaments et produits pétroliers, selon l’agence de presse officielle saoudienne SPA.

Instabilité

Ryad avait précisé en avril que le dépôt à la Banque centrale soudanaise était destiné à soutenir la livre soudanaise, à atténuer les pressions qu’elle subit et à stabiliser son taux de change. Le Soudan est confronté depuis plusieurs années à des pénuries de devises étrangères.

Depuis le début de la crise au Soudan, l’Arabie saoudite et les Emirats se montrent inquiets de l’instabilité dans ce pays et de ses conséquences sur leurs intérêts.

Les manifestations au Soudan avaient été déclenchées le 19 décembre 2018 par le triplement du prix du pain, annoncé par le gouvernement dans un pays à l’économie exsangue, avant de se muer en contestation contre Omar Al-Bachir, destitué par l’armée le 11 avril après trente ans de pouvoir sans partage.

L’indépendance du Soudan du Sud en 2011 avait privé Khartoum de trois quarts des réserves pétrolières et aggravé la crise économique de ce pays pauvre de l’est de l’Afrique.