Don McGahn avait démissionné après des révélations du « New York Times » selon lesquelles il avait « largement coopéré » avec l’enquête menée par l’équipe de M. Mueller. / BRENDAN SMIALOWSKI / AFP

Dans un nouvel épisode du bras de fer qui oppose le président américain à la Chambre des représentants sous contrôle démocrate, Donald Trump a ordonné, lundi 20 mai, à l’ancien conseiller juridique de la Maison Blanche Donald McGahn de refuser de témoigner devant une commission parlementaire sur l’enquête russe. Donald Trump, qui se dit victime d’un « harcèlement », use de tous les moyens en son pouvoir pour refuser de coopérer à ces investigations.

Dans une lettre adressée au démocrate Jerrold Nadler, président de la commission des affaires judiciaires de la Chambre des représentants, le conseil juridique de la présidence Pat Cipollone affirme que M. McGahn ne peut pas comparaître devant le panel en raison de son « immunité constitutionnelle » et « afin de protéger les prérogatives du bureau de la présidence ». En réponse à cette lettre, M. Nadler a déclaré dans un communiqué que M. Trump tentait tout simplement de bloquer une audition qui lui serait préjudiciable.

L’avocat de M. McGahn, William Burck, a annoncé lundi soir à M. Nadler que son client ne témoignerait pas devant la commission des affaires judiciaires de la Chambre à moins que celle-ci ne trouve un accord avec la Maison Blanche.

La commission enquête pour déterminer si Trump a illégalement fait obstruction à l’enquête menée pendant vingt-deux mois par le procureur spécial Robert Mueller sur l’ingérence de la Russie lors de la présidentielle de 2016 et les soupçons de collusion entre Moscou et l’équipe de campagne du futur président.

Entrave à la justice

Le nom de Don McGahn apparaît à plusieurs reprises dans le rapport d’enquête rendu fin mars par le procureur Mueller. Le président des Etats-Unis lui a ainsi téléphoné à plusieurs reprises en juin 2017 pour qu’il ordonne le limogeage de Robert Mueller par le département de la justice en invoquant des conflits d’intérêt.

Don McGahn avait démissionné après des révélations du New York Times selon lesquelles il avait « largement coopéré » avec l’enquête menée par l’équipe de M. Mueller.

Certains élus démocrates jugent que cette instruction donnée par le président peut s’apparenter à un délit d’entrave à la justice. Donald Trump, désireux de tourner la page de l’enquête russe, avait déjà usé de ses prérogatives présidentielles pour bloquer d’autres demandes de la Chambre des représentants.

Dans la même logique, la Maison Blanche s’oppose à une autre enquête lancée à la Chambre, qui porte sur les finances de Donald Trump avant son élection. Les démocrates soupçonnent le magnat de l’immobilier d’avoir gonflé la valeur de ses avoirs pour obtenir des prêts. Pour en savoir plus, la commission de contrôle a ordonné à l’ancienne entreprise comptable de Donald Trump de lui transmettre une série de documents financiers.