Le représentant principal en Europe de l’entreprise chinoise de téléphonie Huawei, Abraham Liu, a appelé mardi 21 mai les Etats européens à réagir aux attaques de l’administration américaine, dont le géant chinois des télécommunications se dit « victime ».

Dans un contexte de guerre commerciale et de rivalité technologique entre Pékin et Washington, le président Donald Trump a en effet décidé la semaine dernière d’interdire les exportations de produits technologiques américains vers certaines entreprises jugées « à risque » pour la sécurité nationale. Google, dont le système Android équipe l’immense majorité des smartphones à travers le monde, a annoncé dimanche qu’il allait devoir couper les ponts avec Huawei en raison de cette décision.

« Accords de non-espionnage »

Abraham Liu a plaidé sa cause auprès des Européens, lors d’une rencontre avec des journalistes à Bruxelles. « Ce n’est pas seulement une attaque contre Huawei. C’est une attaque contre l’ordre libéral fondé sur des règles. C’est dangereux », a déclaré M. Liu. Maintenant, cela arrive à Huawei. Demain, cela peut arriver à n’importe quelle autre compagnie internationale. » Et d’interpeller les Européens : « Pouvons-nous fermer les yeux sur un tel comportement ? Si nous fermons nos yeux, quelles seront les conséquences probables d’une telle complaisance ? », a-t-il lancé.

Parallèlement, M. Liu a promis que Huawei allait faire davantage pour dissiper les inquiétudes des Européens quant aux risques supposés d’espionnage de la part de la compagnie chinoise. « Chez Huawei, nous comprenons les préoccupations des gouvernements européens en matière de sécurité et nous sommes prêts à en faire davantage », a-t-il dit. « En raison de l’importance de la 5G, en tant que leader du secteur, Huawei est prêt à signer des accords de non-espionnage avec les gouvernements et les clients dans tous les Etats membres de l’UE », a-t-il assuré.

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