« On ne peut rien changer à la liste une fois qu’elle est déposée. Je crois qu’on ne peut pas non plus retirer la liste, à la vérité. Disons que je ne l’assume plus. » L’écrivain d’extrême droite Renaud Camus, chantre de la thèse contestée du « grand remplacement », a fait part sur Twitter mercredi 22 mai de son malaise concernant la liste qu’il conduit pour les élections européennes, en raison d’une colistière qu’il dit avoir vu sur une photo « tracer une croix gammée dans le sable ».

« Une des personnes qui y figurent a assumé publiquement, peut-être par jeu mais peu importe, des positions radicalement contraires à tout ce que nous sommes et que nous voulons. On ne peut demander aux électeurs de voter pour cela », a-t-il expliqué dans un autre tweet. L’écrivain a confirmé que la candidate en question était Fiorina Lignier, numéro deux sur la liste. Cette jeune femme de 20 ans, qui réside à Amiens, avait été blessée grièvement à l’œil lors d’une manifestation de « gilets jaunes » le 8 décembre à Paris. Contactée par l’AFP, elle n’a pas souhaité faire de commentaire.

Thèse complotiste

Renaud Camus a déclaré sans autre précision qu’« on lui avait envoyé » une photo de la jeune femme « en train de tracer une croix gammée sur le sable », qui a été aussi transmise à un hebdomadaire picard. Pour lui, « le nazisme est la pire expression de ce que nous combattions, le taylorisme fordien génocidaire, dont le remplacisme global est la forme actuelle – les industries de l’homme ».

Renaud Camus adhère à la thèse complotiste du « grand remplacement », qui dénonce une prétendue substitution des populations blanches et chrétiennes par des immigrés de couleur, majoritairement musulmans. Il est partisan de la « remigration », c’est-à-dire du retour des immigrés dans leur pays d’origine. Il avait soutenu Marine Le Pen lors de la dernière élection présidentielle.