Les démocrates considèrent Hope Hicks comme un témoin-clé pour leurs enquêtes concernant le président républicain. / LEAH MILLIS / REUTERS

C’est l’un des nouveaux rebonds de la vaste enquête russe du procureur spécial Robert Mueller : les démocrates ont annoncé, mardi 21 mai, la convocation au Congrès de Hope Hicks.

Longtemps membre du cercle rapproché de Donald Trump, Hope Hicks avait rejoint très tôt son équipe de campagne avant d’être nommée directrice de la communication de la Maison Blanche. Elle avait surpris en annonçant sa démission, en mars 2018.

Les démocrates la considèrent comme un témoin-clé pour leurs enquêtes concernant le président républicain. Le milliardaire est soupçonné par les démocrates, majoritaires à la Chambre des représentants, d’« entrave à la justice » et d’« autres abus de pouvoir ».

Hope Hicks doit livrer des documents d’ici au 4 juin et se présenter pour une audition publique le 19 juin devant la commission judiciaire de la Chambre des représentants.

Une autre ex-employée de la Maison Blanche, Annie Donaldson, est aussi sous le coup d’une injonction des démocrates : ils exigent qu’elle se présente pour être interrogée le 24 juin. Elle était chef de cabinet de l’ancien conseiller juridique de la Maison Blanche Don McGahn, qui a justement decliné mardi matin – sur demande de l’exécutif – une même convocation du Congrès pour une audition.

Colère au sein du Parti démocrate

Les élus de la Chambre des représentants veulent entendre ces « deux témoins cruciaux qui ont travaillé de près avec le président », a dit Jerry Nadler, chef de la commission judiciaire de la Chambre. « Nous forcerons ce président à nous rendre des comptes », a-t-il encore affirmé, avant de lire plusieurs extraits du rapport du procureur spécial Robert Mueller, qui a mené la vaste enquête russe.

Dans son rapport final rendu partiellement public à la mi-avril, le procureur a expliqué n’avoir pas rassemblé de preuves d’une entente entre Moscou et l’équipe de campagne de Donald Trump pendant la présidentielle de 2016.

Il a toutefois détaillé une série de pressions exercées par le président sur son enquête, à commencer par une tentative de le limoger, bloquée par Don McGahn. D’où l’intérêt des démocrates à parler à ce dernier. Pour la Maison Blanche, l’opposition se livre à un véritable « harcèlement » à but politique.

Face à ce dialogue de sourds, les démocrates s’interrogent sur l’opportunité d’ouvrir une procédure de destitution, vouée à l’échec dans un Sénat à majorité républicaine. Etant parvenue jusqu’à présent à maintenir ses troupes en ordre, la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, doit en discuter avec son groupe parlementaire mercredi matin.