Repousser le vote pour espérer convaincre de l’utilité d’approuver le nouveau projet de loi à propos du Brexit ? Les raisons de ce changement de calendrier sont encore floues, mais celui-ci survient alors que le journal britannique The Times écrit que la première ministre, Theresa May, va annoncer la date de son départ vendredi 24 mai.

Le gouvernement britannique a annoncé jeudi 23 mai avoir repoussé le vote des députés sur son nouveau projet de loi concernant les modalités de départ de la Grande-Bretagne de l’Union européenne. Ce vote était initialement prévu lors de la première semaine de juin, alors qu’un consensus sur la mise en œuvre de la sortie de l’Union européenne n’émerge pas.

Une offre refusée par les « pro-Brexit » comme par les travaillistes

Ce projet de loi ne figure pas au programme législatif annoncé jeudi par le gouvernement aux députés. « Nous informerons la Chambre de la publication et de l’introduction du projet de loi sur l’accord de retrait après la pause parlementaire », prévue jusqu’au 4 juin, a déclaré le représentant du gouvernement, Mark Spencer, aux députés.

La première ministre conservatrice, qui a échoué par trois fois à faire adopter depuis la mi-janvier l’accord de retrait négocié avec les Européens, a abattu sa dernière carte mardi en proposant des liens commerciaux plus étroits avec l’Union européenne et la possibilité de voter sur l’opportunité d’un second référendum. Son offre a été refusée étant donné qu’elle a mis d’accord les plus pro-Brexit de son Parti conservateur jusqu’à l’opposition travailliste.

Citant des alliés de la première ministre, The Times écrit jeudi qu’elle annoncera la date de sa démission à l’issue de sa rencontre prévue vendredi avec Graham Brady, le président du Comité 1922, qui réunit l’ensemble des députés conservateurs à l’exception de ceux qui siègent au gouvernement.

Une « pression écrasante », selon le président des députés conservateurs

Relayé par le Guardian, Graham Brady a confirmé que Theresa May pourrait bien annoncer sa démission ce vendredi. Dans le cas contraire, il a prévenu que son comité exercerait sans doute une « pression écrasante pour modifier les règles et organiser un vote de confiance ». Theresa May a échappé le 12 décembre à un premier vote de défiance déclenché par ses rivaux au sein du Parti conservateur.

A en croire son ministre des affaires étrangères, Jeremy Hunt, qui doit la rencontrer jeudi, la première ministre sera toujours en fonction pour accueillir Donald Trump. Le président américain est attendu en visite officielle au Royaume-Uni le 3 juin. « Theresa May sera Première ministre pour l’accueillir, et à juste titre », a-t-il dit à la presse. Le secrétaire au Foreign Office a refusé de préciser ce qu’il prévoyait de dire à la chef de gouvernement lors de leur entrevue.

Theresa May, pour l’heure, a résisté à la fronde menée par nombre de membres de son cabinet. Mais elle a enregistré mercredi soir la démission d’Andrea Leadsom, sa ministre chargée des relations avec le Parlement. « Je ne crois plus que notre approche honorera les résultats du référendum », écrit cette dernière dans sa lettre de démission. D’autres ministres pourraient suivre dans les prochaines heures, rapporte la BBC jeudi matin.

Les Britanniques ont, malgré tout, commencé à voter jeudi matin dans un climat plombé par le Brexit, qui monopolise les débats politiques depuis le référendum de juin 2016.