La société Rallye, maison mère du géant de la grande distribution Casino, a annoncé, jeudi 23 mai, s’être placée en procédure de sauvegarde, ce qui va lui permettre de renégocier les conditions de remboursement de sa dette.

La procédure de sauvegarde, qui protège les entreprises qui ne sont pas en état de cessation des paiements, a pour objectif de leur laisser le temps de réaménager leur endettement et d’assurer leur pérennité.

Rallye, qui ploie sous une dette de 2,9 milliards d’euros, et les autres holdings la chapeautant ont demandé et obtenu, par jugement jeudi, l’ouverture de procédures de sauvegarde pour une période de six mois, écrit le groupe dans un communiqué. Le paiement de ces dettes est donc gelé pour cette période.

« Attaques spéculatives »

Casino est contrôlé, par cette cascade de holdings, par l’homme d’affaires Jean-Charles Naouri. Casino et Go Sport ne sont, pour leur part, pas concernés par ces procédures, est-il ajouté.

Deux administrateurs judiciaires, Me Hélène Bourbouloux et Me Frédéric Abitbol, ont été nommés par le tribunal.

Cette décision intervient après que la cotation des actions Casino et Rallye a été suspendue, à la demande de leurs responsables, jeudi à la Bourse de Paris, après une forte chute des titres. « Dans un contexte persistant d’attaques spéculatives et massives dont les titres du groupe font l’objet, les sociétés en sauvegarde entendent assurer dans le cadre de ces procédures l’intégrité du groupe et consolider leur situation financière dans un environnement stabilisé », explique Rallye.

La société, ses filiales et ses sociétés mères présentent une dette financière évaluée fin décembre à presque 3,3 milliards d’euros.

Depuis plusieurs mois, des fonds d’investissement spécialisés dans la vente à découvert se montrent très agressifs vis-à-vis du distributeur Casino et de Rallye, critiqués pour leur fort endettement.

De son côté, Casino, dans le rouge l’an dernier avec une perte nette de 54 millions d’euros, avait lancé, en juin 2018, un plan de cession d’actifs non stratégiques, dont des murs de magasins. Initialement fixé à 1,5 milliard d’euros, ce plan a été étendu à au moins 2,5 milliards d’euros d’ici au premier trimestre 2020.