Horst Kohler, émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, visite le camp d’Aousserd pour les réfugiés sahraouis à la périphérie de Tindouf, en Algérie, le 18 octobre 2017. / RYAD KRAMDI / AFP

L’émissaire de l’ONU pour le Sahara occidental, l’ancien président allemand Horst Kohler, 76 ans, a démissionné de ses fonctions « pour raison de santé », ont annoncé mercredi 22 mai les Nations unies dans un communiqué. « Le secrétaire général [Antonio Guterres] regrette profondément cette démission mais dit la comprendre parfaitement et transmet ses meilleurs vœux à l’émissaire », précise le communiqué de l’ONU. Horst Kohler était en fonction depuis juin 2017. L’ONU ne donne aucune précision sur les problèmes de santé de l’ancien président allemand.

Depuis sa prise de fonction, Horst Kohler a laborieusement essayé de relancer la recherche d’une solution pour le Sahara occidental. Après six ans d’interruption de dialogue, il avait réussi à faire reprendre langue aux parties concernées, notamment en réunissant en Suisse à deux reprises – en décembre puis en mars – le Maroc, le Front Polisario, l’Algérie et la Mauritanie. Une troisième rencontre était envisagée dans les prochains mois sans qu’aucune date n’ait toutefois été arrêtée à ce stade.

Après la deuxième rencontre, le Front Polisario n’avait cependant laissé que peu d’espoirs pour des progrès rapides sur ce vieux conflit, affirmant que « le Maroc n’avait montré aucune appétence pour s’engager dans un processus sérieux de négociations ». Fin mars, Horst Kohler avait jugé que les positions restaient « fondamentalement divergentes ».

« Profondément attristé »

« Le Royaume du Maroc a pris note, avec regret » de cette démission, écrit dans un communiqué le ministère des affaires étrangères marocain, qui « rend hommage à M. Horst Kohler pour les efforts qu’il a déployés depuis sa nomination ». Le Front Polisario s’est déclaré, de son côté, « profondément attristé » par la nouvelle et a remercié M. Kohler pour « ses efforts dynamiques afin de relancer le processus de paix de l’ONU ».

Dans son communiqué mercredi, l’ONU souligne que le secrétaire général, qui remercie son émissaire pour son travail, « remercie également les parties [Maroc et Front Polisario] et les Etats voisins [Algérie et Mauritanie] pour leur engagement avec M. Kohler dans le processus politique » visant à trouver une issue au conflit.

Le Front Polisario réclame un référendum d’autodétermination pour le Sahara occidental, une étendue désertique de 266 000 km2 dans une région riche en phosphate et bordée d’eaux poissonneuses. Le Maroc, qui a annexé en 1975 cette ancienne colonie espagnole, refuse toute solution autre qu’une autonomie sous sa souveraineté. Dans son dernier rapport, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, avait réclamé aux parties « des gestes » pour progresser vers une solution.

Fin avril, l’ONU a renouvelé pour six mois sa mission de paix au Sahara occidental. Washington estime qu’une durée courte accentue la pression sur les quatre parties pour parvenir à une solution à ce conflit ancien. La Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso), au coût annuel d’environ 50 millions de dollars (quelque 45 millions d’euros), compte quelque 300 membres. Depuis 1991, elle garantit un cessez-le-feu dans la région.