Un ouvrier agricole après une récolte dans un champ de soja, au Brésil en février 2018. / Ueslei Marcelino / REUTERS

L’association de défense des consommateurs UFC-Que choisir a annoncé, jeudi 23 mai, avoir saisi les autorités françaises sanitaires et de la concurrence après avoir constaté, dans des aliments à base de soja, la présence de teneurs élevées de phytœstrogènes, composés « suspectés » d’être des perturbateurs endocriniens.

L’UFC-Que choisir précise avoir mesuré les doses de phytœstrogènes – appelés isoflavones dans le cas du soja – dans 55 aliments courants à base de soja, dont des plats préparés, biscuits, desserts, boissons, apéritifs et sauces.

L’Union affirme avoir alerté à la fois l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Certains produits « excédent très largement les doses maximales admissibles » par rapport aux préconisations de l’Anses, affirme l’UFC. L’association cite notamment une boisson au soja dont un seul verre « apporte à lui seul près de 150 % de la dose maximale admissible pour un adulte », ou une « seule poignée de graines de soja toastées pour apéritif qui renferme plus de cinq fois la dose maximale ».

Un produit par jour au maximum

L’association juge « particulièrement préoccupantes » les teneurs en phytœstrogènes trouvées dans les produits testés dans son laboratoire. Elle demande à l’Anses de réévaluer le niveau de risque pour les consommateurs et, le cas échéant, de définir « des doses maximales d’application obligatoires ». La DGCCRF est quant à elle priée d’obliger les fabricants à faire figurer sur les étiquettes de leurs produits les teneurs en phytœstrogènes ainsi que des « restrictions à la consommation » pour les enfants et les femmes enceintes.

En attendant la réponse des autorités, l’UFC-Que choisir recommande notamment aux consommateurs d’« éviter » de consommer « tout produit contenant du soja » pour les enfants de moins de 3 ans et les femmes enceintes et, pour le reste de la population, de consommer au maximum un produit par jour à base de soja.

Plus généralement, l’association de défense des consommateurs rappelle que c’est en effet « le cumul » de produits à base de soja « qui pose problème », et que leur consommation régulière « expose ainsi les consommateurs à de forts dépassements équivalents à deux fois et demie la dose maximale admissible pour les adultes ou les enfants ».

Selon l’UFC-Que choisir, les phytœstrogènes – des substances produites naturellement par certaines plantes et proches des œstrogènes, hormones féminines – « pourraient être » des perturbateurs endocriniens, c’est-à-dire des agents chimiques capables d’interférer avec le système hormonal et susceptibles de favoriser certains cancers, voire d’agir sur le fœtus ou la fertilité.

Comment fonctionnent les perturbateurs endocriniens ?
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