En avril, l’administration républicaine est déjà revenue sur une décision de Barack Obama d’autoriser les personnes transgenres à servir dans l’armée. / DEMETRIUS FREEMAN / REUTERS

Le ministère de la santé américain a annoncé, vendredi 24 mai, l’abrogation prochaine d’une clause protégeant les personnes transgenres des discriminations dans le système d’assurance-santé.

Le ministère prévoit de supprimer une mention présente dans la loi « Obamacare » introduite en 2016 sous la présidence de Barack Obama, qui élargissait notamment la discrimination « sur la base du sexe » à l’identité de genre. Celle-ci avait été alors définie comme le sentiment intérieur d’être « masculin, féminin, aucun des deux ou un mélange des deux ». Le changement proposé reviendrait sur la clause afin de « se conformer à l’interprétation stricte » de la justice, a indiqué le ministère dans un communiqué.

Plusieurs décisions judiciaires ont bloqué l’application de cette mesure et Donald Trump a promis d’abroger l’« Obamacare » s’il était réélu en 2020.

Les transgenres et l’armée

En avril, l’administration républicaine est déjà revenue sur une décision de Barack Obama d’autoriser les personnes transgenres à servir dans l’armée en fonction de leur identification sexuelle, estimant qu’il existait « un risque pour l’efficacité et la puissance létale des militaires ».

« Quand le Congrès a interdit la discrimination en fonction du sexe, il l’a fait au regard de la signification stricte du terme, et nous mettons nos règles en conformité », a expliqué le responsable des droits civiques du ministère, Roger Severino.

« L’administration Trump fait preuve d’un mépris total pour la santé, la sécurité et l’humanité des femmes et des Américains transgenres », a réagi dans un communiqué la cheffe de l’opposition démocrate, Nancy Pelosi, engagée dans un bras de fer avec le président républicain.

Evitent de consulter

Les associations de défense des droits des personnes transgenres ont dénoncé cette décision du ministère. « Personne ne devrait être privé de soins médicaux, quand sa vie et sa santé sont en danger, simplement à cause de ce qu’il est », a affirmé le Centre national pour l’égalité transgenre (NCTE).

Selon une étude réalisée en 2015, près d’un quart des personnes transgenres (23 %) interrogées par le NCTE disaient ne pas avoir consulté un médecin l’année précédente parce qu’elles avaient peur d’être mal soignées en tant que personnes transgenres.

Louise Melling, responsable de l’organisation de lutte pour les droits civiques ACLU, a condamné un « acte de violence » de la part du gouvernement « contre ceux dont la santé a été longtemps ignorée, négligée et rejetée ». « Les personnes transgenres et non binaires subissent un nombre sidérant de discriminations de la part d’établissements ou de fournisseurs de soins », a-t-elle assuré dans un communiqué.