Les trois Français ont rejeté le verdict de première instance et demandé sans succès à être jugés en France, a déclaré leur avocat commis d’office. / MAYA ALLERUZZO / AP

Au lendemain de l’annonce de la condamnation à mort de Kévin Gonot, Léonard Lopez et Salim Machou, trois Français en Irak pour appartenance à l’Etat islamique (EI), la France a rappelé, lundi 27 mai, son opposition à la peine de mort tout en exprimant le souhait de voir les adultes jugés sur place. La France a entrepris les « démarches nécessaires », a réagi le ministère des affaires étrangères.

« La position de la France, telle que définie par le président de la République, est que les adultes détenus en Irak doivent être jugés par la justice irakienne, dès lors qu’elle se déclare compétente. La France respecte la souveraineté des autorités irakiennes », déclare le ministère des affaires étrangères dans un communiqué.

Protection consulaire

Le Quai d’Orsay rappelle que les trois condamnés bénéficient de la protection consulaire, c’est-à-dire que Paris s’assure qu’ils bénéficient de l’assistance d’un avocat et peuvent exercer les recours « prévus par le droit irakien ». Ils ont trente jours pour faire appel, détaille le Quai d’Orsay.

Les trois Français ont rejeté le verdict de première instance et demandé sans succès à être jugés en France, a déclaré leur avocat commis d’office. « La France est opposée, par principe, en tout temps et en tout lieu à la peine de mort. L’ambassade de France en Irak, dans l’exercice notamment de la protection consulaire, fait les démarches nécessaires auprès des autorités irakiennes pour leur rappeler cette position constante », déclare le Quai d’Orsay.

La porte-parole du gouvernement français, Sibeth Ndiaye, n’a pas voulu dire ce que ferait la France si les appels interjetés par les Français venaient à être rejetés. « Nous n’intervenons jamais en tant qu’Etat dans les décisions juridiques d’un autre Etat souverain. (…) Nous n’allons pas demander au gouvernement irakien de surseoir à cette condamnation à mort. En revanche, aujourd’hui, toutes les voies de recours ne sont pas épuisées. Regardons d’abord comment toutes les voies de recours sont exercées et nous aviserons ensuite », a-t-elle encore dit.

Pressée de dire ce que ferait la France si les condamnations étaient rendues définitives, elle a répondu : « Nous ferons tout pour que la protection consulaire puisse leur être bénéfique. (…) Je vous réponds ce que je peux vous répondre aujourd’hui. »