LE MATCH À NE PAS RATER. On se demande ce qu’en pensera le président de la Fédération française de tennis. En réclamant, fin août, que les tenues des joueurs « respectent le jeu et l’endroit » à Roland-Garros, Bernard Giudicelli avait nommément visé Serena Williams et sa combinaison. A l’aube de disputer son premier match, la triple vainqueure Porte d’Auteuil a dévoilé sa tenue de match. Et qui sommes-nous pour déterminer si elle parvient à « faire passer une émotion avec quelque chose qui est beau dans un endroit qui est beau » ?

En quête d’une 24e couronne en Grand Chelem depuis janvier 2017, la joueuse entre en piste lundi 27 mai. Déterminée à entrer seule dans la légende – elle partage le record avec Margaret Court –, la championne américaine, de retour à la dixième place mondiale, a connu une préparation perturbée par une blessure au genou gauche. Une blessure ne semblant plus la gêner lors de ses entraînements à Paris. Détendue, la championne a accompagné ses séances d’une enceinte portative à faire pâlir Presnel Kimpembe. Et choisi elle-même ses playlists en fonction des exercices. Et si elle a achevé une visite en famille à Disneyland Paris sur une chaise roulante la semaine passée, son équipe assure que c’était pour reposer son organisme en amont de la compétition.

Opposée à la Russe Vitalia Diatchenko, 83e mondiale, sur le court Philippe-Chatrier, Serena Williams bénéficie d’un tirage plutôt favorable. Dans un tableau féminin une nouvelle fois très ouvert – faute de favorite se distinguant clairement –, l’Américaine devra prouver sa capacité à tenir le rythme sur l’exigeante terre battue de Roland-Garros.

Serena Williams - Vitalia Diatchenko, court Philippe-Chatrier (4e rotation). A suivre en direct sur Le Monde. fr

A VOIR AUSSI. Certains ont de la chance au tirage, d’autres tombent sur des poils à gratter. Accoutumé à expédier ses premiers tours à Roland-Garros, le numéro 1 mondial Novak Djokovic affronte cette année le joueur que nombre de têtes de série espéraient esquiver. A 20 ans, Hubert Hurkacz, 43e joueur mondial et numéro 1 polonais est un coriace client, doté d’un gros service, et d’un coup droit puissant. Une belle entrée en matière pour le Serbe, récent vainqueur du tournoi de Madrid.

Novak Djokovic- Hubert Hurkacz. Court Philippe-Chatrier (3e rotation)

  • L’homme du jour : Nicolas Mahut

On attendait Roger Federer pour marquer de son empreinte la première journée de cette édition. C’était sans compter sur Nicolas Mahut. Vétéran de 37 ans, longtemps catalogué – y compris par lui-même – comme un « loser magnifique », l’Angevin a baptisé le nouveau court Simonne-Mathieu d’une performance remarquable. Mené deux sets à rien par Cecchinato, demi-finaliste l’an dernier et 19e joueur mondial, Mahut était mal embarqué. « Je me suis juste dit que je ne pouvais pas prendre trois sets comme ça », raconte-t-il, sourire aux lèvres.

Audacieux, à l’attaque, il revient peu à peu sur l’Italien, et égalise. « Quand tu te retrouves à deux sets partout, finalement, il n’y a plus de règle. C’est la bagarre. » Et à ce jeu-là, celui qui a disputé (et perdu) le plus long match de tennis de l’histoire – en 2010, à Wimbledon, contre John Isner – ne s’avoue jamais vaincu. Vainqueur du tournoi parisien en double l’an passé avec Pierre-Hugues Herbert, l’Angevin réalise son plus bel exploit en simple à Roland-Garros. Pour ce qui est vraisemblablement son dernier tour de piste Porte d’Auteuil. « C’était pour moi l’un des derniers moments où je pouvais vivre quelque chose en simple. Aujourd’hui, c’est la récompense ».

  • La phrase du jour

« Je me suis exclusivement entraîné sur terre battue de 6 à 14 ans. Je me trompe peut-être, mais c’est probablement plus que Rafa [Nadal]. »

Stefanos Tsitsipas est l’une des figures montantes du tennis mondial. Et le jeune Grec, qui s’est hissé sans sourciller au deuxième tour, dimanche, est d’un naturel désarmant en conférence de presse. Interrogé sur sa relation à la terre battue, le joueur a comparé son enfance à celle du undécuple vainqueur du tournoi. Avant d’éclater de rire, et de préciser. « Bon, je suis vraiment loin d’atteindre tout ce qu’il a accompli, mais vous voyez l’idée. Je joue sur terre depuis toujours. »

  • L’image du jour

« C’est bien qu’il y ait des joueurs comme lui. C’est une personne que j’aime beaucoup. Il pense à s’amuser aussi. Il faut bien comprendre que, pour certains joueurs, leur vie, ce n’est pas simplement le tennis. » Les mots de Benoît Paire à propos de Nick Kyrgios (dans L’Equipe cette semaine) prennent tout leur sens. Atypique joueur, et forfait pour « maladie » à Roland-Garros (non sans avoir descendu le tournoi au préalable), l’Australien continue de faire parler de lui alors que les Interationaux de France battent leur plein. En témoigne son dernier post Instagram.

« Et maintenant me voilà, essayant de sauver le monde, alors que je ne peux pas me sauver moi-même. » Face à la mer, Nick Kyrgios prend son dernier rêve et philosophe.

Programme du lundi 27 mai

Une sélection parmi les rencontres à ne pas manquer du deuxième jour. Les premières rencontres (rotations) débutent à 11 heures sur chaque court et se suivent à chaque fin de match. Les Français sont indiqués en gras. Retrouvez l’intégralité du programme ici.

  • Court Philippe-Chatrier

Yannick Hanfmann (Allemagne) - Rafael Nadal (Espagne/n°2) - 2e rotation

Novak Djokovic (Serbie/n°1) - Hubert Hurkacz (Pologne) - 3e rotation

Serena Williams (Etats-Unis/n°10) - Vitalia Diatchenko (Russie) - 4e rotation

  • Court Suzanne-Lenglen

Pauline Parmentier (France) - Kiki Bertens (Pays-Bas/n°4) - 1ère rotation

Jo-Wilfried Tsonga (France) - Peter Gojowczyk (Allemagne) - 3e rotation

Dominic Thiem (AUT/n°4) - Tommy Paul (USA)

  • Court Simonne-Mathieu

Viktoria Kuzmova (Slovaquie) - Alizé Cornet (France) - 1ère rotation

Mischa Zverev (Allemagne) - Richard Gasquet (France) - 2e rotation

Stan Wawrinka (SUI/n°24) - Jozef Kovalik (SLQ)

  • Court 1

Jérémy Chardy (France) - Kyle Edmund (Grande-Bretagne/n°28) - 4e rotation

  • Court 6

Alexey Vatutin (Russie) - Corentin Moutet (France) - 1ère rotation

Maxime Janvier (France) - Pablo Cuevas (Uruguay) - 4e rotation

  • Court 7

Sergiy Stakhovsky (Ukraine) - Gilles Simon (France/n°26) - 3e rotation

Denis Shapovalov (Canada/n°20) - Jan-Lennard Struff (Allemagne) - 4e rotation

  • Court 8

Diane Parry (France) - Vera Lapko (Biélorussie) - 1ère rotation

Roberto Carballes Baena (Espagne) - Alexandre Müller (France) - 2e rotation

  • Court 14

Pierre-Hugues Herbert (France) - Daniil Medvedev (Russie/n°12) - 1ère rotation

Zarina Diyas (Kazakhztan) - Audrey Albie (France) - 2e rotation

Benoît Paire (France) - Marius Copil (Roumanie) - 3e rotation