Ils veulent capitaliser sur les résultats des élections européennes. Après être parvenus à attirer une large part de l’électorat de centre droit lors du scrutin du 26 mai, Emmanuel Macron et ses soutiens lancent une OPA en direction des élus Les Républicains (LR) et de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) dans l’optique des municipales de mars 2020. Le rapport de force leur semble en ce moment favorable, puisque la liste Renaissance – composée de La République en marche (LRM), Agir, le MoDem et les radicaux – a terminé deuxième, avec 22,4 % des voix contre 8,5 % à LR.

Dans un texte que Le Monde publie en exclusivité, mardi 28 mai, l’ensemble des cofondateurs d’Agir, la formation qui rassemble les élus de droite modérée « Macron-compatibles », lance un appel aux élus « de la droite et du centre droit » mal à l’aise avec la ligne idéologique portée par le patron de LR, Laurent Wauquiez, et inquiets de l’affaiblissement de leur formation. « Nous, membres cofondateurs d’Agir, la droite constructive, appelons solennellement les élus locaux de la droite et du centre droit qui veulent mettre l’intérêt de leur territoire avant tout à nous rejoindre », écrivent les membres du parti présidé par le ministre de la culture, Franck Riester, lui-même issu de la droite.

« Ensemble, relevons dans un esprit constructif les défis auxquels font face nos territoires, valorisons leurs opportunités et offrons des perspectives de gouvernance crédibles et stables pour nos exécutifs locaux et les majorités sur lesquels ils pourront s’appuyer », poursuivent ces élus, qui se définissent comme les représentants d’une « droite pro-européenne, libérale, humaniste et écologiste ».

Leur démarche est clairement en opposition avec Laurent Wauquiez. « Aujourd’hui, il est de notre responsabilité de ne pas laisser la droite se recroqueviller sur sa frange la plus conservatrice et identitaire, et ainsi faire le jeu du Rassemblement national », écrivent ces élus. Avant de réaffirmer leur souhait de poursuivre l’alliance avec LRM, le MoDem et les radicaux pour les échéances à venir, en particulier pour les municipales. « Le partenariat construit (…) à l’occasion des élections européennes a montré son efficacité : c’est la logique gagnante. Il devra se poursuivre demain à chaque fois qu’il s’agira de faire vivre des valeurs et des choix communs au niveau national comme au niveau local, au service de nos territoires », ajoutent-ils.