« Nous multiplions les démarches pour éviter la peine de mort à ces quatre Français. » Le ministre des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a assuré mardi 28 mai au micro de France Inter faire le nécessaire pour que les quatre Français condamnés à mort en Irak pour appartenance au groupe djihadiste Etat islamique (EI) échappent à la peine capitale.

M. Le Drian a répété la position de la France, qui est opposée à la peine de mort. « J’ai moi-même rappelé au président [irakien, Barham] Saleh notre position », a déclaré le chef de la diplomatie. Mais Paris considère parallèlement que c’est à l’Irak de juger les ressortissants français soupçonnés d’avoir rejoint les rangs djihadistes. « Ces terroristes doivent être jugés là où ils ont commis leurs crimes », a insisté le ministre.

Aucune exécution pour le moment

Le Quai d’Orsay avait rappelé lundi que les condamnés bénéficiaient de la protection consulaire, c’est-à-dire que l’ambassade de France sur place s’assure qu’ils bénéficient de l’assistance d’un avocat et peuvent exercer les recours « prévus par le droit irakien ». Les quatre Français condamnés dimanche et lundi en Irak ont encore la possibilité de faire appel de leur jugement.

La loi irakienne prévoit jusqu’à la peine de mort pour quiconque ayant rejoint une organisation « terroriste » – qu’il ait ou non combattu. Bagdad a déjà condamné plus de 500 étrangers de l’EI. Jusqu’ici, aucun n’a été exécuté. Deux djihadistes belges ont ainsi été condamnés à mort, tandis qu’une Allemande condamnée à la peine capitale a vu sa sentence commuée en peine de prison à perpétuité en appel.

Douze Français transférés de Syrie vers l’Irak à la fin de janvier doivent être jugés à Bagdad pour appartenance à l’EI. Mardi, un autre ressortissant français, Brahim Nejara, accusé d’avoir facilité l’envoi de djihadistes en Syrie, comparaissait devant un tribunal irakien.

Des défenseurs des droits humains ont dénoncé ces derniers mois les risques de torture et l’absence de garantie pour des procès équitables en Irak, 12e pays le plus corrompu au monde, selon l’organisation non gouvernementale Transparency International.