CANAL+ - MERCREDI 29 MAI - 22H30. MAGAZINE

« C’est à mon sens l’un des plus grands écrivains français. » Il ne s’en cache pas, Augustin Trapenard, de cette émotion qu’il a à recevoir Pierre Michon pour – hasard heureux du calendrier – souffler les trois bougies de son bébé, l’émission « 21 cm ». Pour lui, comme pour son père, son grand-père et tant d’autres, il y a un avant et un après Vies minuscules, « portrait glorieux de gens de peu » paru en 1984 chez Gallimard et disponible en Folio, premier roman d’un écrivain tardif (37 ans), dont le comédien Denis Podalydès trace ici le portrait. Né en 1945 dans la Creuse, Pierre Michon est élevé par sa mère. Dans cette France rurale, il s’ennuie ferme. Découvre Rimbaud, Verlaine. Admire Beckett. Hugo. Qu’il cite de tête, et pas pour faire joli mais parce que c’est avant tout un grand lecteur.

Appuyé sur l’épaule d’Augustin Trapenard, Pierre Michon ouvre les portes de la maison de son enfance, qui prend l’air et l’eau de toute part. Là, il a joué au poker avec Jean Echenoz, prix Goncourt pour Je m’en vais (Ed. de Minuit, 1999). Ici, il écrit – le plus souvent l’été. « Cette maison est aussi le poids des ancêtres dont je n’ai pas pu me débarrasser », confie celui qui n’a pas peur d’avouer qu’il a parfois été méchant (avec des femmes, surtout), qu’« il faut s’aimer beaucoup pour écrire » ou encore qu’il aimerait ne pas mourir, lui, le fumeur impénitent.

Tintin, la Bible et Shakespeare

Pour le reste, on y apprend, entre autres, qu’il aime à lire et relire Tintin, et qu’il admire Faulkner – avec lequel il partage l’idée qu’on pourrait se contenter de la Bible et de Shakespeare. Quand Augustin Trapenard demande d’où lui vient son goût du « mot rare », Pierre Michon répond que seule l’émotion compte, ajoutant qu’un écrivain doit savoir faire pleurer dans les chaumières. Roublardise ? Peut-être, mais force est de constater qu’il connaît ses contemporains, citant ici en exemple Virgine Despentes et Michel Houellebecq.

Avec son air gourmand (des mots, des gens et de la vie), Augustin Trapenard l’emmène ensuite au Louvre, dans la salle des Goya, où, dit-on, serait exposé Les Onze, tableau inventé par Pierre Michon dans son livre éponyme paru aux éditions Verdier. Mais ne dit-on pas que la fiction a parfois d’insoupçonnés pouvoirs ? Il se pourrait, foi d’Augustin, que la réponse se niche dans cette très belle émission.

21CM avec Pierre Michon, mercredi 29 mai à 22H25 sur CANAL+
Durée : 01:03

« 21 cm », présenté par Augustin Trapenard. Avec Pierre Michon. Disponible sur myCANAL.