Robert Mueller, alors directeur du FBI, à Washington, le 19 janvier 2013. / ALEX WONG / AFP

Deux mois après la remise de son rapport sur l’ingérence russe dans la campagne pour l’élection présidentielle américaine de 2016, ainsi que sur l’existence d’une obstruction à la justice de la part de Donald Trump depuis son investiture, le procureur spécial Robert Mueller a pris la parole pour la première fois, mercredi 29 mai. Il a affirmé qu’inculper le président américain n’était légalement « pas une option » envisageable dans le cadre de son enquête.

Dans une intervention d’une dizaine de minutes face à la presse, à Washington, l’ancien directeur du FBI a expliqué qu’« inculper le président n’aurait pas été constitutionnel » et aurait été contraire aux règles du ministère de la justice. Dans son rapport, son équipe avait décidé de ne pas conclure sur l’absence ni sur l’existence de faits pénalement répréhensibles d’obstruction de la part de Donald Trump, laissant cette appréciation à William Barr, le ministre de la justice. Celui-ci a considéré que rien ne prouvait, dans le rapport, une collusion entre la Russie et l’équipe de campagne du candidat républicain. « Si nous avions eu la conviction que le président n’avait clairement pas commis un délit, nous l’aurions dit », a, cependant, tenu à préciser M. Mueller.

Donald Trump a aussitôt réagi sur Twitter, déclarant que « l’affaire est close » à la suite de la déclaration du procureur : « il n’y avait pas assez de preuves et, dans ce cas, dans notre pays, on est déclaré innocent », a commenté le président américain.

Un retour à « ma vie privée »

Le procureur Mueller a également déclaré se retirer de son poste et fermer le bureau de procureur spécial, sa mission étant terminée. « Je n’ai pas pris la parole pendant que l’enquête était en cours », a expliqué M. Mueller. « J’espère ne pas avoir à prendre de nouveau la parole devant vous à ce sujet. (…) Nous avons choisi nos mots avec attention dans le rapport et ils parlent d’eux-mêmes », a-t-il insisté, refusant également de témoigner devant le progrès, malgré le souhait d’élus démocrates. « Je démissionne aujourd’hui et retourne à ma vie privée. »

Le ministère de la justice avait annoncé qu’il s’exprimerait à 17 heures (heure de Paris, 11 heures du matin à Washington) sur les conclusions de ses investigations tentaculaires, qui ont empoisonné les deux premières années de la présidence de Donald Trump. Un responsable de la Maison Blanche a précisé que la présidence « avait été informée » mardi soir de son intervention, sans avoir été prévenu de son contenu.