Le gouvernement a tranché, en donnant raison aux élus d’Ile-de-France. La ministre des transports Elisabeth Borne a annoncé, mercredi 29 mai, « un report » de la mise en service de la future liaison ferroviaire CDG Express entre Paris et l’aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle « à fin 2025 afin de limiter l’impact des travaux » pour les habitants.

Le projet, qu’elle juge « indispensable pour Paris et l’Île-de-France », ne sera donc pas opérationnel pour les Jeux olympiques de Paris-2024, comme cela avait été initialement annoncé.

Le préfet de la région Ile-de-France Michel Cadot avait proposé deux scénarios au gouvernement pour la réalisation du décrié CDG Express, suggérant une mise en service à temps pour les JO moyennant une longue interruption du RER B, ou fin 2025. La ligne ferroviaire CDG Express, dont le coût initial est estimé à 1,8 milliard d’euros – hors coûts de financement –, doit relier directement la gare de l’Est, dans le centre de Paris, au terminal 2 de l’aéroport de Roissy. Le trajet doit durer 20 minutes et coûter 24 euros.

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Contesté par des habitants et élus

Le surcoût du scénario retenu pourrait avoisiner « quelques dizaines (de millions d’euros), une centaine au maximum », a précisé Mme Borne en conférence de presse. La conséquence pour les usagers du RER B, qui relie actuellement Paris à l’aéroport mais aussi à plusieurs villes de banlieue, pourrait être davantage de coupures le week-end sur la période 2021-23.

Ce projet est contesté par de nombreux habitants et élus d’Ile-de-France, qui craignent notamment que les travaux ne perturbent trop les lignes de trains de banlieue au nord de Paris – et en particulier le RER B –, d’autant que 15 chantiers importants sont prévus ces prochaines années dans ce secteur.

Le groupe ADP, gestionnaire des aéroports de Paris, la Délégation interministérielle aux jeux Olympiques et Paralympiques (Dijop), et la société de projet CDG Express s’étaient prononcés en faveur du scénario 2024, tandis que les régions Ile-de-France et Hauts-de-France, Ile-de-France Mobilités, la ville de Paris, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne préféraient attendre fin 2025.