Le détenu radicalisé qui a attaqué deux surveillants dans la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne) le 5 mars a été mis en examen, lundi, par un juge antiterroriste parisien, a appris de source judiciaire l’Agence France-Presse (AFP), mercredi 29 mai, confirmant une information de BFM-TV.

Michaël Chiolo, qui purgeait une peine de trente ans de réclusion pour un crime de droit commun, avait agressé les deux surveillants avec un couteau en céramique avant de se retrancher avec sa compagne pendant près de dix heures dans une unité de vie familiale de la prison.

Après des tentatives de négociations, le RAID avait lancé l’assaut, blessant l’assaillant et tuant sa compagne, Hanane Aboulhana. Michaël Chiollo n’avait pu être entendu rapidement par les enquêteurs en raison de ses blessures, qui avaient nécessité une hospitalisation.

Lundi, il a été mis en examen pour « tentative d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle en récidive légale », puis de nouveau incarcéré, a précisé la source judiciaire.

Après les faits, le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, avait expliqué que Michaël Chiolo, au moment de blesser grièvement les deux surveillants, avait affirmé vouloir « venger » Chérif Chekatt, l’auteur de l’attaque jihadiste du marché de Noël de Strasbourg, abattu le 13 décembre par les forces de l’ordre après avoir tué cinq personnes.

Quatre détenus également mis en examen

Quatre autres détenus de la prison de Condé ont déjà été mis en examen en mars dans ce dossier. L’un d’entre eux l’a été pour « complicité de tentative d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste » et pour « association de malfaiteurs terroristes criminelle ». Ce dernier chef d’accusation avait également été retenu pour les trois autres suspects.

Parmi ces trois derniers figure Jérémy Bailly, membre de la filière djihadiste de Cannes-Torcy. Il avait été condamné, en juin 2017, à vingt-huit ans de réclusion criminelle pour un attentat à la grenade à Sarcelles en 2012, des projets d’attaque et des séjours en Syrie. Ce sont des écoutes, menées par le renseignement pénitentiaire, qui avaient permis de mettre au jour d’éventuelles complicités, avait indiqué, en mars, une source proche du dossier.

Cette attaque à la prison de Condé-sur-Sarthe, qui accueille des détenus particulièrement dangereux, radicalisés ou posant des problèmes de discipline, avait entraîné le blocage de plusieurs établissements pénitentiaires en France.