Observation - Story Trailer | May 21 | PS4 & Epic Games Store
Durée : 01:20

SAM a des absences. L’intelligence artificielle (IA) qu’incarne le joueur a beau être serviable et obéissante la plupart du temps, elle a des moments où elle perd le contrôle, comme manipulée à distance par une entité malfaisante. C’est embêtant : SAM, pendant ces absences, a visiblement transporté la station spatiale dont il a la charge à la périphérie de Saturne, sans grand espoir de pouvoir la ramener un jour sur Terre.

Vous l’aurez compris, il y a beaucoup du HAL de 2001, l’Odyssée de l’espace dans le SAM d’Observation, jeu vidéo sorti le 21 mai sur PC (Epic Games Store) et PlayStation 4.

Yeux électroniques

Jouer une IA, ce n’est pas jouer tout à fait. C’est obéir aux ordres surtout, ceux d’Emma Fisher, spationaute britannique qui vous demande au cours de l’aventure de scanner telle portion du ciel, de lancer telle procédure d’alerte, ou même juste d’ouvrir de bêtes sas, parce qu’il faut bien que quelqu’un s’en charge.

Le joueur, dans tout ça, n’a pas immédiatement beaucoup de moyens d’agir. A certains moments, il pourra se promener librement en projetant son esprit dans un petit robot sphère, voire en profiter pour s’aventurer dans le vide intersidéral.

Mais la plupart du temps, SAM devra se contenter de balayer la station de son regard, grâce à la cinquantaine de caméras qui la parsèment. C’est déjà pas mal : suffisamment, en tout cas, pour pouvoir interagir avec tous les ordinateurs, mécanismes et interfaces qui tombent sous ses yeux électroniques. Si l’« observation » du titre est le nom de code d’une expérience pour le moins hasardeuse menée par cette équipe de scientifiques de l’espace, c’est aussi le principal moyen d’action du joueur.

C’est en observant les panneaux de contrôle à portée de vue qu’il progressera dans la station, et c’est en progressant dans la station qu’il trouvera de nouveaux panneaux. C’est là le défi ludique d’Observation : tenter de comprendre comment marchent la station et ses systèmes, pour se mettre au service d’Emma… ou contrecarrer les plans de ceux qui auraient des intérêts divergents.

L’essentiel du travail de SAM : repérer les objets avec lesquels il peut interagir. / Devolver

Un jeu dans le jeu

Les amateurs d’interfaces austères et rétro vont se régaler : Observation aligne une galerie vertigineuse de menus un peu cryptiques, de jauges à calibrer, de gros boutons sur lesquels on est forcément tenté d’appuyer. Ça pourrait être rébarbatif, mais c’est en fait un vrai plaisir que de se plonger dans cette galerie d’interfaces mystérieuses, délire esthétique évoquant autant le Nostromo d’Alien que la station Mir.

Ressusciter l’esprit des jeux d’aventure à l’ancienne, ceux d’avant les graphismes, quand les mots étaient le principal support à l’imagination, les Ecossais du studio No Code s’en sont fait une spécialité.

En 2017 déjà, avec l’excellent Stories Untold, ils avaient prouvé que rajouter une interface entre le joueur et le jeu, loin d’encombrer l’expérience, pouvait lui donner une dimension supplémentaire. Dans Stories Untold, on jouait notamment (idée brillante) à un jeu vidéo dans un jeu vidéo. Dans Observation, avec son interface dans l’interface, le procédé de mise en abyme est légèrement différent, mais le vertige, lui, est toujours là.

Les interfaces de la station, plus obscures encore qu’une interface Android pour un utilisateur d’iPhone. / Devolver

En bref

On a aimé :

  • un huis clos étouffant ;
  • des interfaces parfois cryptiques qui sont autant d’énigmes en soi ;
  • les effets de brouillage, de parasites sur la caméra, qui plongent directement dans l’ambiance ;
  • explorer une station spatiale plus vraie que nature (même si, pour être franc, l’auteur de ces lignes n’a jamais vu une station spatiale en vrai).

On n’a pas aimé :

  • on tâtonne un peu au début, pas forcément certain de savoir quoi faire ;
  • pas toujours très clair quand il s’agit d’indiquer avec quels objets on peut interagir (ou non) ;
  • le mini-jeu, pas pénible, pas laborieux, mais juste inutile, avant de pouvoir utiliser chaque objet pour la première fois.

C’est plutôt pour vous si…

  • Vous avez aimé 2001, l’Odyssée de l’espace.
  • Vous avez aimé Alien.
  • Vous avez aimé Moon.

Ce n’est plutôt pas pour vous si…

  • Vous avez aimé La Soupe aux choux.
  • Vous êtes claustrophobe.
  • Vous êtes adepte de jeux intenses et rythmés.

La note de Pixels

1762/2001