Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, annonce la composition du gouvernement, à Pretoria, le 29 mai 2019. / PHILL MAGAKOE / AFP

Après avoir mené son parti, le Congrès national africain (ANC), à la victoire aux élections législatives du 8 mai, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a annoncé, mercredi 29 mai, avoir ramené le nombre de ministres de 36 à 28, dont la moitié sont des femmes. Cette initiative vise selon lui à améliorer l’efficacité d’un gouvernement jugé « obèse ».

Depuis son arrivée au pouvoir il y a un an, M. Ramaphosa répète qu’il va tourner la page du règne de Jacob Zuma (2009-2018), terni par une litanie de scandales politico-financiers qui ont éclaboussé l’Etat et le parti. M. Zuma était soupçonné d’avoir augmenté le nombre de ministères afin de s’assurer des obligés et d’augmenter son influence.

« Pour améliorer la cohérence, la coordination et l’efficacité, nous réduisons le nombre de ministres de 36 à 28 », a déclaré M. Ramaphosa dans une allocution télévisée, car « beaucoup de gens pensaient que notre gouvernement […] était obèse ». « Pour la première fois dans l’histoire de notre pays, la moitié des ministres sont des femmes », a-t-il ajouté.

« Captation de l’Etat »

Le président s’est également exprimé sur la « captation de l’Etat », le terme utilisé pour décrire la corruption gouvernementale sous M. Zuma. « Tous les Sud-Africains sont extrêmement conscients des graves problèmes économiques que subit notre pays, a-t-il lancé. Il est donc impératif […] que nous fassions une priorité de la revitalisation de notre économie et de la meilleure utilisation possible des fonds publics. »

Le chef de l’Etat a maintenu en poste le ministre des finances, Tito Mboweni, ainsi que son controversé vice-président, David Mabuza, dont le nom a été évoqué dans des affaires de corruption et de meurtres politiques.

M. Ramaphosa, 66 ans, un militant anti-apartheid qui a fait fortune dans les affaires, fait face à de nombreuses résistances pour réformer l’Afrique du Sud, un pays qui souffre de chômage chronique, d’inégalités sociales, de tensions raciales et d’une forte criminalité.