L’équipe de france féminine de football, le 29 mai à Clairefontaine, dans les Yvelines. / Francois Mori / AP

Embouteillage à Clairefontaine. Le célèbre château situé dans les Yvelines, où logent et s’entraînent les équipes de France de football, a accueilli cette semaine trois sélections – féminine, masculine et espoirs. Une première depuis son inauguration, en 1998.

Alors que les plus jeunes se préparent pour l’Euro des moins de 21 ans, les Bleus, champions du monde, sont réunis avant un match amical, dimanche, contre la Bolivie – ils s’envoleront ensuite pour la Turquie, où ils disputeront un match de qualification pour l’Euro 2020. Quant aux Bleues, elles sont en pleine préparation du Mondial organisé en France et qui débute le 7 juin. Pour la première fois, les trois équipes étaient réunies, mercredi 29 mai, pour un dîner en commun devant la finale de la Ligue Europa, remportée par le Chelsea d’Olivier Giroud et de N’Golo Kanté.

Mais une controverse est apparue jeudi : l’équipe de France féminine a dû laisser ses chambres aux joueurs de Didier Deschamps pour s’installer quelques centaines de mètres plus loin, dans le domaine de La Voisine. Sur les réseaux sociaux, des internautes ont dénoncé un déménagement au détriment des joueuses de l’équipe de France.

« Il n’y a aucun problème ! »

Le responsable de cette situation est, en réalité, la Fédération internationale de football (FIFA). Dans son règlement, l’instance dirigeante du football interdit aux Bleues de rester à Clairefontaine pendant le Mondial par souci d’équité envers les autres équipes. Aucune des vingt-quatre équipes ne doit disposer de camp de base fixe au cours du tournoi, contrairement à ce qui est prévu pour les Coupes du monde masculines.

« C’est une norme aujourd’hui de penser qu’une Coupe du monde féminine équivaut à un Mondial masculin. Sauf que le second existe depuis 1930 et la première depuis 1991, expliquait, en février, au Monde, le patron du comité d’organisation, Erwan Le Prévost. Il n’y a pas le même nombre d’éditions ni le même niveau de revenus. Le camp de base va finir par arriver, mais pas pour cette édition. »

La Fédération française a insisté jusqu’au bout pour pouvoir faire de Clairefontaine le camp de base des Bleues, mais elle s’est heurtée au refus catégorique de la FIFA. Or, comme l’explique Le Parisien jeudi, face « à l’incertitude » de la Fédération internationale, qui a mis du temps à répondre, la FFF s’est organisée autrement, ce qui a permis aux coéquipiers de Hugo Lloris de s’installer au château mercredi.

En conférence de presse jeudi, la sélectionneuse, Corinne Diacre, a désamorcé la polémique :

« Il n’y a aucun problème ! On n’a pas du tout déménagé, on est au château La Voisine depuis lundi. Avec Didier on a échangé, le château [Clairefontaine] est d’abord prioritaire pour les Bleus, cela a toujours été comme ça, et ça l’est encore plus depuis juillet l’année dernière. Il n’y a aucun sujet, au contraire même puisque Clairefontaine a mis tout en œuvre pour trouver un point de chute. Et surtout, le plus important était de continuer de s’entraîner ici sur des terrains de qualité. »

La FIFA a d’ailleurs finalement autorisé les Bleues à s’installer à Clairefontaine durant la compétition, lorsqu’elles joueront au Parc des Princes, c’est-à-dire à l’occasion du match d’ouverture contre la Corée du Sud, le 7 juin, et si elles se qualifient pour les quarts de finale, explique 20 Minutes. Avant cela, les Bleues affronteront vendredi soir la Chine à Créteil, pour le dernier match amical avant le début de leur Mondial.