Edoardo Rixi, vice-ministre des infrastructures et des transports, membre important de la Ligue (extrême droite), a démissionné, jeudi 30 mai, dans la foulée d’une condamnation à trois ans et cinq mois de prison pour malversations.

Sa démission évite une crise potentielle au sein du gouvernement d’union entre la Ligue de Matteo Salvini et le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), qui exigeait une démission en cas de condamnation, en application du « contrat de gouvernement » signé entre les deux partis.

M. Rixi a été condamné en première instance pour avoir validé dans les années 2010-2012, quand il était chef des députés de la Ligue en Ligurie (dans le Nord-Ouest), des notes de frais de ses élus présentées comme des dépenses « institutionnelles » alors qu’il s’agissait de billets de loterie, d’huîtres, de fleurs ou encore de déplacements dans des parcs d’attraction. M. Rixi a également été condamné à l’interdiction perpétuelle d’exercer des fonctions publiques. Son avocat a annoncé qu’il allait faire appel, ce qui suspend ces condamnations.

« Protéger le gouvernement »

« Je suis tranquille. J’ai toujours agi pour le bien des Italiens. Je compte sur un acquittement [en appel] car je n’ai commis aucun délit, mais (…) pour ne pas créer de problèmes au gouvernement, j’ai remis ma démission », a réagi M. Rixi dans un communiqué. Il a précisé avoir remis cette démission à M. Salvini, vice-premier ministre, et non pas au chef du gouvernement, Giuseppe Conte.

« J’accepte sa démission uniquement pour le protéger lui et pour protéger le gouvernement d’attaques et polémiques qui n’ont aucun sens », a répondu M. Salvini, l’homme fort du gouvernement, qui a doublé son score entre les législatives de mars 2018 (17 %) et les européennes du dimanche 26 mai (34 %).

« Aujourd’hui même, je nomme Edoardo Rixi responsable national pour les transports et les infrastructures au sein de la Ligue en lui reconnaissant des capacités et une honnêteté absolues », a-t-il ajouté. Le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, a pour sa part remercié M. Rixi « pour la sensibilité institutionnelle » dont il a témoigné par sa démission.

Ce départ suit de trois semaines la révocation, à la demande de M. Conte, d’Armando Siri, un autre secrétaire d’Etat de la Ligue, soupçonné de corruption, et dont le retrait avait provoqué de vives tensions entre le M5S et la Ligue.