Le président malgache, Andry Rajoelina, au palais de l’Elysée, à Paris, le 29 mai 2019. / LUDOVIC MARIN / AFP

En visite en France, le nouveau président malgache, Andry Rajoelina, a estimé, mercredi 29 mai, que son parti était en passe de remporter la majorité aux législatives de lundi, dont la Commission électorale nationale indépendante (CENI) doit annoncer le résultat provisoire le 15 juin. « Aujourd’hui, d’après la tendance au sein de la commission électorale indépendante, nous sommes en tête pour avoir cette majorité, même si cela n’est pas encore officiel. Nous allons attendre bien évidemment le résultat final », a-t-il dit lors d’un point de presse commun avec le président Emmanuel Macron, qui l’a reçu à l’Elysée.

Ces élections législatives étaient organisées cinq mois après le deuxième tour de la présidentielle, remportée par Andry Rajoelina devant son éternel rival, Marc Ravalomanana. Le taux de participation n’a été que de 31 %, selon la CENI. Le camp du chef de l’Etat espérait conforter son succès lors de ce scrutin en décrochant la majorité à l’Assemblée nationale, ce qui lui permettrait de mener les réformes promises dans ce pays très pauvre de l’océan Indien.

« Beaucoup d’anomalies »

L’opposition malgache a de son côté dénoncé, mercredi, des irrégularités dans le scrutin. « Nous constatons beaucoup d’anomalies dans toutes les provinces et on est en train de préparer nos requêtes », a déclaré à la presse Olga Ramalason, sénatrice du parti TIM, de Marc Ravalomanana.

Les observateurs de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) se sont eux félicités des « conditions globalement pacifiques ayant régné avant, pendant et immédiatement après le jour du scrutin ». La SADC a appelé l’opposition à utiliser les voies légales pour contester les résultats. « Vous avez la Haute Cour constitutionnelle pour adresser toutes vos contestations », a déclaré l’ancien ministre zambien des affaires étrangères Katele Kalumba, à la tête de la mission d’observation de la SADC. Le TIM a quant à lui estimé que l’organisation régionale d’Afrique australe avait « fait un compte rendu trop hâtif ».

Madagascar a connu l’an dernier, quelques mois avant la présidentielle, une crise politique provoquée par l’adoption de lois électorales controversées. Cette crise a débouché sur un changement du gouvernement, la tenue d’une élection présidentielle anticipée et la poursuite pour corruption de 79 députés qui ont adopté lesdites lois.